mercredi 5 octobre 2011

Les outardes filent vers le Sud

Nous voilà à l’automne. Les outardes nous le disent par leurs cris et par leurs « volliers » bien organisés et si fascinants à contempler. Depuis plusieurs jours déjà, elles survolent notre région. Ce spectacle m’attire depuis mon enfance. J’y sens un symbole de liberté, d’élan, de solidarité. J’y perçois à l’œuvre la grande fidélité de la nature qui nous apporte avec régularité les quatre saisons avec leurs caractéristiques propres, leurs beautés, leurs défis, leurs peines aussi.

L’automne, c’est la terre qui se décore de ses plus belles couleurs. Pour quelques semaines, les feuilles passent du vert au rouge ou au jaune, dans une diversité et une harmonie de teintes qui défient les meilleurs peintres. La campagne est splendide dans cet étalage des coloris qui s’offrent selon les espèces d’arbres et la lumière du jour.

L’automne est aussi généreux. N’est-ce pas le temps du « bal des citrouilles », des foires maraichères de toutes sortes, des marchés remplis de fruits et légumes frais qui embaument et aiguisent l’appétit? Les champs et les vergers donnent avec prodigalité les produits de la terre et du travail des femmes et des hommes d’ici.  C’est une saison faste.

Mais l’automne, c’est aussi le retour au travail, parfois ardu et même harassant. Et puis, le départ des outardes et des canards prophétisent l’approche des froids hivernaux et des sombres journées de novembre.

Nous sommes au temps des récoltes. Mais déjà s’annonce le repos de la terre puis les semailles du printemps prochain.

Le livre biblique de la Genèse (1,31), après le récit de toute la création ajoute : « Dieu vit tout ce qu'il avait fait: cela était très bon ». C’est le même cri d’admiration qui jaillit de mon cœur devant cette saison qui manifeste à sa façon la beauté, la générosité, la fidélité de Dieu.

† Roger Ébacher
Évêque de Gatineau