dimanche 28 avril 2019

Les Pères Eudistes


60 ans de présence dans le diocèse de Gatineau,
en Outaouais québécois

TÉMOIGNAGE

Pour réfléchir, ne serait-ce que quelques minutes, sur le rayonnement et la fructification de la présence eudiste dans le diocèse de Gatineau depuis 1959 jusqu’à nos jours, il faut d’abord nous rappeler le charisme de cette Congrégation.
J’ai consulté sur le WEB  le site des eudistes. La première phrase que j’y trouve les définit comme suit : « Les Eudistes ensemble pour la mission. » Et l'on a immédiatement ajouté une citation du fondateur : « Avec un grand cœur et un grand amour. » Voilà ce que furent les Eudistes avec nous en Outaouais : « Ensemble pour la mission, avec un grand cœur et un grand amour. »
Ce qui caractérise la Congrégation de Jésus et Marie, communément appelée « les Eudistes », c’est sa double finalité apostolique : collaborer à l’œuvre de l’évangélisation ainsi qu’à la formation de bons ouvriers et ouvrières de l’Évangile, prêtres et laïcs.
Jean Eudes, saisi par l’amour de Jésus, a porté dans son cœur les détresses et les besoins des hommes et des femmes de son temps. À la suite de leur fondateur, les Eudistes cherchent à ouvrir, avec audace, des voies pour faire grandir le Royaume de Jésus, et ce «avec un grand cœur et un grand amour ». Ces prêtres, ainsi que des laïcs associés, partagent leur vie de prière, leurs expériences et leurs engagements apostoliques.
La première présence eudiste dans l’Outaouais remonte à 1959-60 (construction du Scolasticat des Eudistes). Pendant quelques années, séminaristes eudistes et séminaristes du diocèse (après la fondation du Séminaire diocésain en 1963) ont cohabité, partageant la spiritualité et la vision missionnaire de Jean Eudes.
Puis la communauté s’est orientée vers un autre type d’implication dans le milieu : enseignement, ministère paroissial, accueil de personnes désirant vivre un temps de ressourcement ou d’accompagnement personnel. C’est ainsi qu’est né Champboisé.
En relation avec l’Église diocésaine et en accord avec ses orientations pastorales en vue de la formation chrétienne des adultes, les Eudistes ont œuvré à promouvoir la croissance des personnes et des groupes, spécialement par des temps de réflexion à partir d’expériences de vie et selon l’esprit et les valeurs évangéliques.
Certains Pères ont rayonné avec plus d’éclat. Bien sûr, je pense à l’unique et flamboyant Père Nazaire, pilier du mouvement charismatique et fondateur de trois mouvements issus du Cursillos. Mais tous, chacun selon son appel particulier, ont été dans notre milieu des porteurs de l’Évangile, des révélateurs de la tendresse et de la bonté du Père pour nous. Durant ces années, ils ont œuvré parmi nous et avec nous « avec un grand cœur et un grand amour », nous révélant les secrets du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie.
Je tiens à souligner les relations de fraternité que les Pères eudistes ont voulu vivre avec le clergé diocésain, sans bien sûr exclure les confrères des autres communautés en service ministériel parmi nous.
Fait aussi partie du rayonnement et de la fructification eudiste la présence des associés. Ces personnes laïques, nourries des textes de Jean Eudes, rayonnent la spiritualité eudiste dans leur milieu de vie.
Je ne veux pas terminer cet hommage sans un bref témoignage personnel. Depuis que je connais des eudistes, soit depuis juillet 1979 sur la Côte-Nord, et depuis 1988 en Outaouais, j’ai maintes fois expérimenté l’amitié, la compréhension, l’apport spirituel de ces disciples de Jean Eudes pour leur évêque. Ils furent pour moi de précieux soutiens aussi bien dans ma vie spirituelle et psychologique que pastorale. Je les remercie de tout cœur.

Paroisse Ste-Rose-de-Lima, Gatineau, 27 avril 2019.

† Roger Ébacher 
Archevêque émérite de Gatineau

vendredi 19 avril 2019

Que jaillisse en nos cœurs la joie pascale!


De la source qu’est devenu le tombeau de Jésus jaillit une joie plus forte que nos tracas quotidiens, nos doutes si tenaces, nos hésitations à faire le prochain pas!

Car Jésus se relevant vivant du tombeau est une source d’énergie spirituelle capable de relancer notre espérance et notre goût de vivre, d’aimer, de nous donner.

Cette Source nous attire, nous fait cheminer dans un chemin d’amour confiant de Dieu le Père et de tendresse généreuse pour nos sœurs et frères.

Belle fête de Pâques et que notre marche vers la Pentecôte nous comble des dynamismes et des énergies de l’Esprit.


Alléluia!

† Roger Ébacher

dimanche 14 avril 2019

La personne sainte garde son cœur pur de tout ce qui souille l’amour


« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». (Matthieu 5, 8

 « Il y a des niveaux et des aspects de la réalité que l’on ne perçoit pas à l’œil nu, mais seulement à l’aide d’une lumière spéciale, aux rayons infrarouges ou ultraviolets. […] L’image obtenue avec cette lumière est très différente et surprenante pour une personne habituée à voir ce même panorama à la lumière naturelle. Les béatitudes sont une sorte de rayons infrarouges : elles nous donnent une image différente de la réalité, la seule vraie image car elle montre ce qui restera à la fin, lorsque “le modèle de ce monde” sera passé. » (Cantalamessa)

Voilà qui vaut particulièrement pour cette béatitude des « cœurs purs »! Car « ils verront Dieu »! « Dans la Bible, le cœur, ce sont nos intentions véritables, ce que nous cherchons vraiment et que nous désirons, au-delà de ce qui nous laissons transparaître. » (Pape François) (par. 83) Les hommes « ne voient que les yeux, mais le Seigneur voit le cœur. » (1 Samuel 16, 7) Dieu cherche à parler au cœur; bien plus, il veut nous donner un cœur nouveau (cf. Ézéchiel 36, 26). 

Alors, qu’est-ce qu’un cœur pur? Ce qui s’oppose foncièrement à la pureté du cœur, c’est l’hypocrisie. « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des sépulcres blanchis : au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins d’ossements de morts et de toute pourriture. » (Matthieu23,27)Les paroles violentes que Jésus prononce contre les scribes et les pharisiens sont toutes centrées sur l’opposition entre le « dedans » et le « dehors », l’intérieur et l’extérieur de l’homme. (cf. Cantalamessa)

Il faut donc avant tout veiller sur la vérité, la sincérité de notre cœur. « Il est vrai qu’il n’y a pas d’amour sans des œuvres d’amour, mais cette béatitude nous rappelle que le Seigneur demande un don de soi au frère qui vienne du cœur. […] Les désirs et les décisions les plus profonds, qui nous guident réellement, trouvent leur origine dans les intentions du cœur. » (Pape François) (par. 85

Jésus promet que ceux qui ont un cœur pur, qui n’est pas double ni hypocrite, « verront Dieu ». 

Quelle promesse qui donne courage et espérance!

 † Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(25e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)