vendredi 30 décembre 2016

Paix dans nos cœurs et dans notre entourage!

C’est du dedans de nos cœurs que jaillit soit la paix, soit la violence. Le pape nous invite, dans son message pour la journée de la paix, à purifier nos cœurs de la haine, de la rancune, de la vengeance; à les incliner vers la paix, le pardon, la miséricorde pour les gens autour de nous.

Jésus a prêché inlassablement l’amour inconditionnel de Dieu qui accueille et pardonne. Il nous enseigne à aimer nos ennemis (cf. Mt 5, 44). Nous en avons tous! «  Celui qui accueille la Bonne Nouvelle de Jésus sait reconnaître la violence qu’il porte en lui-même et se laisse guérir par la miséricorde de Dieu, en devenant ainsi, à son tour, un instrument de réconciliation. » Répandons généreusement sur nos chemins un sourire, un mot aimable, un petit geste qui sèment la paix et l’amitié.

Je demande à Dieu pour moi-même et pour toutes les personnes que j’aime un supplément d'amour, de bonté. Pacifiés dans nos cœurs par l’Esprit divin, devenons ensemble des instruments de paix dans nos milieux de vie : couple, famille, milieu communautaire. Soyons des agents actifs de dialogue, de respect, de recherche du bien de l’autre, de miséricorde et le pardon.  Jésus le Prince de la Paix nous le demande et il est avec nous pour le faire humblement jour après jour, tout au long de l’année 2017.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau

vendredi 23 décembre 2016

La foi est source de respect de la création

Saint Jean-Paul II écrivait dans son message pour la Journée mondiale de la paix 1990 (par. 15) : « Ceux qui croient en Dieu créateur et qui sont convaincus, par conséquent, de l'existence dans le monde d'un ordre et d'une finalité bien définis doivent se sentir appelés à se préoccuper du problème. Les chrétiens, notamment, savent que leurs devoirs à l'intérieur de la création et leurs devoirs à l'égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi. » Cette affirmation montre la conviction intime de l’Église catholique que la foi chrétienne, bien comprise et vraiment vécue, a un impact important sur l’engagement en faveur du bien commun mondial qu’est le respect de la création.
 
Le pape François en tire l’affirmation que « c’est un bien pour l’humanité et pour le monde que nous, les croyants, nous reconnaissions mieux les engagements écologiques qui jaillissent de nos convictions. » (LS 64) Il dit en somme que plus nous vivrons notre foi au Dieu créateur, plus nous respecterons toute créature et en particulier nos frères et sœurs humains.
 
D’où une affirmation très inspiratrice : « Nous ne pouvons pas avoir une spiritualité qui oublie le Dieu tout-puissant et créateur. Autrement, nous finirions par adorer d’autres pouvoirs du monde, ou bien nous prendrions la place du Seigneur au point de prétendre piétiner la réalité créée par lui, sans connaître de limite. La meilleure manière de mettre l’être humain à sa place, et de mettre fin à ses prétentions d’être un dominateur absolu de la terre, c’est de proposer la figure d’un Père créateur et unique maître du monde, parce qu’autrement l’être humain aura toujours tendance à vouloir imposer à la réalité ses propres lois et intérêts. » (LS 75)
 
Tout a été créé avec amour. Nous devons vivre cette même tendresse envers toutes les créatures, et particulièrement envers nos frères et sœurs les humains. Cette tendresse nous interdira d’abuser de la création, de la nature et des humains. « Tout est lié, et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière et à mère terre. » (LS 92)
 
Plus je saurai approfondir les grandes richesses de ma foi chrétienne, plus je respecterai le Créateur et ses œuvres. Telle est le dynamisme caché dans toute la Bible et particulièrement dans les paroles évangéliques. Une foi chrétienne vécue apprend à apprécier, respecter, protéger toute créature. 
 
(19e texte d’une série sur La joie de l’Évangile)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau

samedi 17 décembre 2016

Une attente remplie d’espérance

Le verbe attendre est souvent associé négativement aux situations de nos vies où nous devons attendre : aux lumières dans la circulation; à l’urgence; à la caisse du supermarché ou au magasin. Il y a des temps d’attente qui peuvent causer de l’anxiété comme attendre un résultat d’examen médical, la réponse d’une entrevue pour un nouvel emploi, le résultat d’une note de cours ou la conclusion d’une transaction pour la vente ou l’achat d’une propriété. Par ailleurs, il y a également des situations qui sont porteuses de joie et de paix comme attendre l’arrivée de la famille et des amis pour célébrer Noël et la nouvelle année, l’attente avant le spectacle de ses enfants à l’école et par-dessus tout le temps précédent la naissance d’un enfant.
 
Joseph a eu ce même sentiment de joie à l’annonce de la venue de son fils. Mais il avait d’abord vécu des doutes et inquiétudes. Son attente comportait certainement des craintes et des questions. L’Évangile de Matthieu de ce dimanche, une semaine avant la grande fête de Noël, vient nous redire encore et encore comment Dieu est vraiment présent au cœur de notre humanité, de nos projets et de notre vie à chacun et à chacune. La naissance de Jésus rend visible cette présence. En fait, le nom qui lui est donné à sa naissance, l’Emmanuel, veut dire « Dieu-avec-nous ».
 
Comme Joseph, il nous arrive et il est normal d’avoir des doutes selon les saisons de notre vie. Il y a des choses, des situations et des projets qui peuvent nous dépasser et nous pouvons avoir des difficultés à voir l’espérance qui s’y cache. Il est bon alors de se rappeler que nous ne sommes pas laissés à nous même, que Dieu est présent, que la vie est faite des gestes d’amour et de solidarité qui prennent racine au cœur de notre quotidien.
 
Si Noël est une fête qui se prépare dans l’attente, il s’agit d’une attente remplie d’espérance. Cette espérance se manifeste par la joie qui nous habite, par le partage avec les personnes dans le besoin, par les gestes d’amour et d’accueil, par la venue du prince de la paix, l’Emmanuel, Dieux-avec-nous. 

René Laprise, diacre permanent
Gatineau
(Ce texte est également publié sur les sites d'Auvidec media et de l'Office de catéchèse du Québec.) 

lundi 12 décembre 2016

Message de Noël 2016


Jésus!
Il est né sur le chemin de l’exil;
Déposé dans une mangeoire pour animaux;
Visité par les bergers : les pauvres du coin;
Menacé de mort par le puissant Hérode.
Tout cela pour se faire proche de nous.
Tout cela pour nous dire que Dieu nous aime à la folie!
Il continue à nous offrir son message de fraternité.
Il nous demande de le répandre partout autour de nous,
De le dire par nos gestes d’amitié envers les abandonnés.
Joie et paix aux femmes et aux hommes de bonne volonté!
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
 

samedi 10 décembre 2016

Être transformés par l’Esprit

« Jésus veut des évangélisateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle non seulement avec des paroles, mais surtout avec leur vie transfigurée par la présence de Dieu. »(EG 259) C’est là l’œuvre en nous de l’Esprit de Jésus ressuscité. Aussi, faut-il s’ouvrir sans crainte à son action. L’Esprit Saint est l’âme de l’Église qui évangélise, l’âme de chaque évangélisateur. Sans cet Esprit, toute annonce de l’Évangile risque de manquer d’âme.
 
Le pape François rejette toute approche qui sépare une spiritualité qui transforme le cœur et une spiritualité axée sur un fort engagement social et missionnaire. Les évangélisateurs mus par l’Esprit sont ceux qui à la fois « prient et travaillent. » (EG 262) Il ne faut pas séparer contemplation et action. « Il faut toujours cultiver un espace intérieur qui donne un sens chrétien à l’engagement et à l’activité. » Ce fut la pratique constante des évangélisateurs et évangélisatrices qui jalonnent toute histoire de l’Église.
 
Le pape relève quelques motivations qui aideront à les imiter aujourd’hui (EG 264-284). Toutes ces motivations se ramènent à une seule : « La rencontre personnelle avec l’amour de Jésus qui nous sauve. » Ce qui peut se vivre de multiples façons.
 
La première façon est de se laisser regarder par Jésus et de le regarder longuement sur la croix. L’expérience de l’amour de Jésus pour nous et d’être sauvé par lui nous pousse à toujours plus l’aimer. Car, « quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaître? Si nous ne ressentons pas l’intense désir de le communiquer, il est nécessaire de prendre le temps de lui demander dans la prière qu’il vienne nous séduire. » (EG 264)
 
« Toute la vie de Jésus, sa manière d’agir avec les pauvres, ses gestes, sa cohérence, sa générosité quotidienne et simple, et finalement son dévouement total, tout est précieux et parle à notre propre vie. Chaque fois que quelqu’un se met à le découvrir, il se convainc que c’est cela même dont les autres ont besoin. […] L’enthousiasme à annoncer le Christ vient de la conviction que l’on répond à cette attente. » Plus quelqu’un goute profondément l’amitié et le message de Jésus, plus il saura en témoigner. C’est là la source d’où jaillit un témoignage brûlant en faveur de Jésus. « Unis à Jésus, cherchons ce qu’il cherche, aimons ce qu’il aime. » Voilà la motivation ultime de tout témoignage chrétien.
 
« Pour être d’authentiques évangélisateurs, il convient aussi de développer le goût spirituel d’être proche de la vie des gens, jusqu’à découvrir que c’est une source de joie supérieure. » (EG 268) Jésus est notre modèle, lui qui s’est fait proche de tous! Nous ne devons pas être « des chrétiens qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur. » (EG 270)
 
« Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde. Je dois reconnaître que je suis comme marqué au feu par cette mission afin d’éclairer, de bénir, de vivifier, de soulager, de guérir, de libérer. » (EG 273)
 
« L’Évangile nous raconte que les premiers disciples allèrent prêcher, “le Seigneur agissant avec eux et confirmant la Parole” (Mc  16, 20). Cela s’accomplit aussi de nos jours. Il nous invite à le connaître, à vivre avec lui. Le Christ ressuscité et glorieux est la source profonde de notre espérance, et son aide ne nous manquera pas dans l’accomplissement de la mission qu’il nous confie. » (EG 275) Je suis un instrument du dynamisme de Jésus ressuscité continuant dans le monde sa mission de révéler l’amour du Père pour tout être humain.
 
Voilà un résumé bien pauvre, en somme bien frustrant, de ce grand texte de notre pape! Il faut le prendre dans nos mains, l’ouvrir, le méditer au complet. Bonne lecture.
 
(18e texte d’une série sur La joie de l’Évangile)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau

dimanche 4 décembre 2016

Pas d’évangélisation sans la Parole de Dieu

Dans La joie de l’Évangile (135-159), le pape François enseigne la nécessité de la Parole de Dieu pour alimenter le prédicateur et ses homélies. L’homélie doit transmettre la synthèse essentielle du message évangélique. C’est de ce cœur de l’Évangile que doit jaillir, à partir du cœur du prédicateur, une homélie qui éclaire, qui réchauffe, qui stimule, qui console, qui guide vers une vie heureuse avec Jésus. C’est ce dont le peuple de Dieu a besoin. « Le prédicateur a la très belle et difficile mission d’unir les cœurs qui s’aiment : celui du Seigneur et ceux de son peuple. » (EG 143)
 
L’homéliste doit prêter toute l’attention au texte biblique, qui doit être le fondement de la prédication. Avec humilité du cœur, il reconnaît « que la Parole nous transcende toujours, que nous n’en sommes “ni les maîtres, ni les propriétaires, mais les dépositaires, les hérauts, les serviteurs”. Cette attitude de vénération humble et émerveillée de la Parole s’exprime en prenant du temps pour l’étudier avec la plus grande attention et avec une sainte crainte de la manipuler. » (EG 146) Il faut que l’homéliste comprenne le sens des paroles proclamées dans l’assemblée.
 
Le prédicateur doit donc acquérir une grande familiarité personnelle avec la Parole de Dieu. « Il lui faut accueillir la Parole avec un cœur docile et priant, pour qu’elle pénètre à fond dans ses pensées et ses sentiments et engendre en lui un esprit nouveau ». Il lui faut se laisser renouveler par un amour grandissant de la Parole. Car « la sainteté plus ou moins réelle du ministre a une véritable influence sur sa façon d’annoncer la Parole. […] Les lectures du dimanche résonneront dans toute leur splendeur dans le cœur du peuple, si elles ont résonné en premier lieu dans le cœur du pasteur. » (EG 149) Pour annoncer la Parole, il faut d’abord être disposé à se laisser toucher par la Parole et à la faire devenir chair dans son existence concrète. La Parole vivante dans le cœur du prédicateur conditionne fondamentalement la qualité, la vérité et l’ardeur de sa prédication.
 
Cette présentation du cœur de l’Évangile doit aussi être la préoccupation première de tout catéchète. C’est la première annonce, la plus essentielle, celle qui doit être toujours reprise : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer » (EG 164)
 
« Ce n’est pas seulement l’homélie qui doit se nourrir de la Parole de Dieu. Toute l’évangélisation est fondée sur elle, écoutée, méditée, vécue, célébrée et témoignée. La Sainte Écriture est source de l’évangélisation. Par conséquent, il faut se former continuellement à l’écoute de la Parole. L’Église n’évangélise pas si elle ne se laisse pas continuellement évangéliser. Il est indispensable que la Parole de Dieu “devienne toujours plus le cœur de toute activité ecclésiale”. La Parole de Dieu écoutée et célébrée, surtout dans l’Eucharistie, alimente et fortifie intérieurement les chrétiens et les rend capables d’un authentique témoignage évangélique dans la vie quotidienne. Nous avons désormais dépassé cette ancienne opposition entre Parole et Sacrement. La Parole proclamée, vivante et efficace, prépare à la réception du sacrement et dans le sacrement cette Parole atteint son efficacité maximale. » (EG 174)
 
(17e texte d’une série sur La joie de l’Évangile)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau