vendredi 26 octobre 2018

Communiquer avec les saints

Nous trouvons un bel exemple de cette communication entre les saints et saintes et nous qui œuvrons, souvent dans la peine, à faire la volonté de Dieu sur cette terre. Rappelant l’affirmation rassurante de l’Apocalypse 6,9-10 que les saints prient Dieu pour nous, surtout dans nos moments de souffrances et de détresses, le pape François affirmait et explicitait : « Les saints qui sont déjà parvenus en la présence de Dieu gardent avec nous des liens d’amour et de communion. » (par. 4
 
Il convient ici de lire longuement le beau témoignage du pape Benoit XVI, donné lors de l’inauguration de son ministère papal. Il commente les litanies des saints chantées lors des funérailles de Jean-Paul II, durant le conclave, puis lors de cette messe d’inauguration.
 
« Chaque fois, de manière toute particulière, j’ai ressenti, pendant cette prière chantée, une grande consolation. Combien nous nous sommes-nous sentis abandonnés après le départ de Jean-Paul II! Pendant plus de 26 ans, ce Pape a été notre pasteur et notre guide sur le chemin à travers ce temps. Il a franchi le seuil vers l’autre vie – entrant dans le mystère de Dieu. Mais il n’accomplissait pas ce passage tout seul. Celui qui croit n’est jamais seul – il ne l’est pas dans la vie, et pas même dans la mort. À ce moment-là, nous avons pu invoquer les saints de tous les siècles – ses amis, ses frères dans la foi, sachant qu’ils ont été le cortège vivant qui l’a accompagné dans l’au-delà, jusqu’à la gloire de Dieu. […] De nouveau, nous avons été consolés alors que nous accomplissions l’entrée solennelle en conclave pour élire celui que le Seigneur avait choisi. Comment pouvions-nous reconnaître son nom? Comment 115 Évêques, provenant de toutes les cultures et de nombreux pays, pouvaient-ils trouver celui auquel le Seigneur désirait conférer la mission de lier et de délier? Encore une fois, nous le savions : nous savions que nous n’étions pas seuls, nous nous savions entourés, conduits et guidés par les amis de Dieu. Et maintenant, en ce moment, moi-même, fragile serviteur de Dieu, je dois assumer cette charge inouïe, qui dépasse réellement toute capacité humaine. Comment puis-je faire cela? Comment serai-je en mesure de le faire? Vous tous, chers amis, vous venez d’invoquer la troupe innombrable des saints, représentés par certains des grands noms de l’histoire de Dieu avec les hommes. De cette manière, se ravive aussi en moi cette conscience : je ne suis pas seul. Je ne dois pas porter seul ce que, en réalité, je ne pourrais jamais porter seul. La troupe des saints de Dieu me protège, me soutient et me porte. Et votre prière, chers amis, votre indulgence, votre amour, votre foi et votre espérance m’accompagnent. En effet, à la communauté des saints n’appartiennent pas seulement les grandes figures qui nous ont précédés et dont nous connaissons les noms. Nous sommes tous la communauté des saints, nous, les baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous qui vivons du don de la chair et du sang du Christ, par lesquels il a voulu nous transformer et nous rendre semblables à lui. »
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(5e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

jeudi 18 octobre 2018

Une nuée de témoins

L’auteur de la lettre aux Hébreux, au chapitre 12 nous donne un émouvant portrait de la multitude des saintes et saints qui ont marqué l’histoire du peuple de Dieu. Et il signale que, mortes, ces personnes continuent à nous environner, à nous soutenir et à nous fortifier dans notre marche vers le but de notre vie : être des saints et des saints pour toujours chez le Père, avec Jésus. D’où l’interpellation : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée. »
 
Lisons le beau commentaire du pape François :
« On y parle d’Abraham, de Sara, de Moïse, de Gédéon et de plusieurs autres (cf. 11, 1-12, 3) et surtout on nous invite à reconnaître que nous sommes enveloppés “d’une si grande nuée de témoins” (12, 1) qui nous encouragent à ne pas nous arrêter en chemin, qui nous incitent à continuer de marcher vers le but. Et parmi eux, il peut y avoir notre propre mère, une grand-mère ou d’autres personnes proches (cf. 2 Tm 1, 5). Peut-être leur vie n’a-t-elle pas toujours été parfaite, mais, malgré des imperfections et des chutes, ils sont allés de l’avant et ils ont plu au Seigneur. » (par. 3)
 
Ouvrons les yeux. Activons notre mémoire. Souvenons-nous des personnes qui nous ont aidés, accompagnés, soutenus avec patience, pardonnés avec grande bonté au cours de nos années passées. Elles sont maintenant décédées. Ne sont-elles pas toujours des témoins vivants pour moi? Des témoins qui me parlent au cœur? Garder leur souvenir m’aide-t-il à entendre l’appel de Jésus à grandir dans ma vie chrétienne et à y répondre?
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(4e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

vendredi 12 octobre 2018

Une multitude

Il n’y a pas que les personnes qui ont été déclarées vénérables, bienheureuses ou qui ont été canonisées par l’Église qui sont au ciel. Il existe une multitude de saintes et de saints que personne ne peut compter!
 
En fait, Dieu nous veut tous et toutes saints éternellement devant lui. Il nous veut pour toujours avec lui. Être des saints, c’est « la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. » (par. 1)
 
Partout dans la Bible, et sous diverses formes, Dieu fait entendre cet appel à la sainteté. C’est déjà ce qu’il proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait » (Genèse 17, 1).
 
Nous apprenons à connaître en particulier par les célébrations liturgiques, mais aussi par les livres de piété ou des revues religieuses, les noms et la vie de saintes et de saints. Il s’agit alors de personnes béatifiées ou canonisées. Elles ont vécu les vertus chrétiennes d’une façon héroïque, allant parfois jusqu’au martyre pour tenir bon dans leur témoignage pour Jésus. Elles ont aussi donné d’une façon exemplaire leur vie dans l’amour et le service des autres, surtout des plus démunis. « Ce don exprime une imitation exemplaire du Christ et est digne d’admiration de la part des fidèles. » (par. 5)
 
Mais prenons le temps de regarder les personnes défuntes de notre famille, de notre parenté, de notre entourage. Sommes-nous capables d’identifier des personnes dignes d’être considérées comme vénérables ou saintes par la qualité de leur vie? Osons-nous leur demander de prier pour nous?
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(3e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

samedi 6 octobre 2018

Appel à la joie

Je profite de la publication du texte du pape François Gaudete et exsultate pour rappeler la grande place que le pape reconnaît à la joie dans la vie chrétienne. Nous connaissons les grands textes de notre pape qui parlent de joie dans leur titre même. Mais le pape a parlé de la joie dans de multiples autres occasions.
 
Je ne retiens qu’un exemple. Le pape s’adresse à de futurs prêtres : « La vraie joie ne vient pas des choses, du fait d’avoir, non! Elle naît de la rencontre, de la relation avec les autres, elle naît du fait de se sentir acceptés, compris, aimés, du fait d’accepter, de comprendre et d’aimer, et ceci non pas en raison de l’intérêt d’un moment, mais parce que l’autre, homme, femme, est une personne. La joie naît de la gratuité d’une rencontre! C’est s’entendre dire : “Tu es important pour moi” […] En vous appelant, Dieu vous dit : “Tu es important pour moi, je t’aime, je compte sur toi”. Jésus dit ceci à chacun de nous! C’est de là que naît la joie! La joie du moment où Jésus m’a regardé. Comprendre et sentir cela est le secret de notre joie. Se sentir aimé de Dieu, sentir que pour lui nous ne sommes pas des numéros, mais des personnes, et sentir que c’est Lui qui nous appelle. […] N’ayez pas peur de montrer votre joie d’avoir répondu à l’appel du Seigneur, à son choix d’amour, et de témoigner de son Évangile dans le service de l’Église. Et la joie, la vraie, est contagieuse, elle contamine. » (document du Pape)
 
Il est bon de nous rappeler cette joie alors que nous entrons dans la méditation du texte du pape qui nous fait entendre l’appel d’amour de Jésus qui nous veut toutes des saintes, des saints.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(2e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)