Nous trouvons un bel exemple de cette communication entre
les saints et saintes et nous qui œuvrons, souvent dans la peine, à faire la
volonté de Dieu sur cette terre. Rappelant l’affirmation rassurante de l’Apocalypse 6,9-10 que les saints prient Dieu pour nous, surtout dans nos moments de
souffrances et de détresses, le pape François affirmait et explicitait :
« Les saints qui sont déjà parvenus en la présence de Dieu gardent avec
nous des liens d’amour et de communion. » (par. 4)
Il convient ici de lire longuement le beau témoignage du
pape Benoit XVI, donné lors de l’inauguration de son ministère papal. Il commente
les litanies des saints chantées lors des funérailles de Jean-Paul II, durant
le conclave, puis lors de cette messe d’inauguration.
« Chaque fois, de manière toute particulière, j’ai
ressenti, pendant cette prière chantée, une grande consolation. Combien nous
nous sommes-nous sentis abandonnés après le départ de Jean-Paul II! Pendant
plus de 26 ans, ce Pape a été notre pasteur et notre guide sur le chemin à
travers ce temps. Il a franchi le seuil vers l’autre vie – entrant dans le
mystère de Dieu. Mais il n’accomplissait pas ce passage tout seul. Celui qui
croit n’est jamais seul – il ne l’est pas dans la vie, et pas même dans la
mort. À ce moment-là, nous avons pu invoquer les saints de tous les siècles –
ses amis, ses frères dans la foi, sachant qu’ils ont été le cortège vivant qui
l’a accompagné dans l’au-delà, jusqu’à la gloire de Dieu. […] De nouveau, nous
avons été consolés alors que nous accomplissions l’entrée solennelle en
conclave pour élire celui que le Seigneur avait choisi. Comment pouvions-nous
reconnaître son nom? Comment 115 Évêques, provenant de toutes les cultures et
de nombreux pays, pouvaient-ils trouver celui auquel le Seigneur désirait
conférer la mission de lier et de délier? Encore une fois, nous le savions :
nous savions que nous n’étions pas seuls, nous nous savions entourés, conduits
et guidés par les amis de Dieu. Et maintenant, en ce moment, moi-même, fragile
serviteur de Dieu, je dois assumer cette charge inouïe, qui dépasse réellement
toute capacité humaine. Comment puis-je faire cela? Comment serai-je en mesure
de le faire? Vous tous, chers amis, vous venez d’invoquer la troupe innombrable
des saints, représentés par certains des grands noms de l’histoire de Dieu avec
les hommes. De cette manière, se ravive aussi en moi cette conscience : je
ne suis pas seul. Je ne dois pas porter seul ce que, en réalité, je ne pourrais
jamais porter seul. La troupe des saints de Dieu me protège, me soutient et me
porte. Et votre prière, chers amis, votre indulgence, votre amour, votre foi et
votre espérance m’accompagnent. En effet, à la communauté des saints
n’appartiennent pas seulement les grandes figures qui nous ont précédés et dont
nous connaissons les noms. Nous sommes tous la communauté des saints, nous, les
baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous qui vivons du don de
la chair et du sang du Christ, par lesquels il a voulu nous transformer et nous
rendre semblables à lui. »
Évêque émérite de Gatineau
(5e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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