dimanche 27 octobre 2019

Autres formes de prière

« Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon cœur; qu'ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur! » (Psaume 18, 15) Du cœur et des lèvres du disciple de Jésus peuvent jaillir différentes formes de prières. Il est bon de les connaître et de les pratiquer, selon les attraits de l’Esprit qui vient prier en nous.
 
La prière d’intercession a une grande place dans l’histoire du peuple de Dieu. La supplication est l’expression d’un cœur confiant en Dieu, débordant d’une grande tendresse et d’une foi bien enracinée. « N’ôtons pas de la valeur à la prière de demande, qui bien des fois donne de la sérénité à notre cœur et nous aide à continuer de lutter avec espérance. » L’intercession exprime aussi « l’engagement fraternel envers les autres quand grâce à elle nous sommes capables d’intégrer la vie des autres, leurs plus pressantes angoisses et leurs plus grands rêves. » (Pape François) (par. 154)
 
Est aussi fondamentale la prière joyeuse de louange. Il s’agit d’adorer Dieu notre créateur et notre sauveur, « parfois dans un silence débordant d’admiration, ou de le chanter dans une louange festive. » Et le pape réfère à la culture populaire quand il note qu’il y a « dans la vie du peuple pèlerin, de nombreux gestes simples de pure adoration, comme par exemple lorsque le regard du pèlerin se fixe sur une image qui symbolise la tendresse et la proximité de Dieu. L’amour s’arrête, contemple le mystère, le savoure dans le silence. » (par.155)
 
Par une lecture priante de la Parole de Dieu, nous nous arrêtons pour écouter le Maître, comme Marie et tant d’autres aux pieds de Jésus. C’est ainsi qu’Il devient la lampe sur nos pas, la lumière sur notre route. La Parole est une énergie active au cœur même de notre cheminement vers la sainteté. Elle a vraiment le pouvoir de transformer nos vies.
 
Mais c’est dans l’Eucharistie que la Parole proclamée et accueillie atteint son efficacité maximale (par. 157). « Elle est présence réelle de celui qui est la Parole vivante. Là, l’unique Absolu reçoit la plus grande adoration que puisse lui rendre cette terre, car c’est le Christ qui s’offre. Et quand nous le recevons dans la communion, nous renouvelons notre alliance avec lui et nous lui permettons de réaliser toujours davantage son œuvre de transformation. » Selon les mots de la deuxième prière eucharistique, nous t’y adorons, « toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté. »
 
Voilà autant de chemins de sanctification où nous pousse l’Esprit. Comme nous le met sur nos lèvres et dans le cœur la quatrième prière eucharistique : « Afin que notre vie ne soit plus à nous-mêmes, mais à lui qui est mort et ressuscité pour nous, il a envoyé d'auprès de toi [“Père très saint”], comme premier don fait aux croyants, l'Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification. »
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(46e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

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