Dans ses grands développements sur l’homélie (voir La joie de l’Évangile par. 135 à 159), le pape François a inséré quelques paragraphes très stimulants sur la lecture priante et spirituelle de la Parole de Dieu (par. 152s.). C’est la lectio divina. « Elle consiste dans la lecture de la Parole de Dieu à l’intérieur d’un moment de prière pour lui permettre de nous illuminer et de nous renouveler. »
Par une lecture attentive, il s’agit de comprendre d’abord ce que dit
le texte. « La lecture spirituelle d’un texte doit partir de sa
signification littérale. Autrement, on fera facilement dire au texte ce qui
convient, ce qui sert pour confirmer ses propres décisions, ce qui s’adapte à
ses propres schémas mentaux. Cela serait, en définitive, utiliser quelque chose
de sacré à son propre avantage. »
Puis on passe à l’étape d'application de la Parole à soi. « Il est
bien de se demander par exemple : “ Seigneur, qu’est-ce que ce texte me
dit à moi? Qu’est-ce que tu veux changer dans ma vie avec ce message? Qu’est-ce
qui m’ennuie dans ce texte? Pourquoi cela ne m’intéresse-t-il pas? ” ou :
“ Qu’est-ce qui me plaît, qu’est-ce qui me stimule dans cette Parole? Qu’est-ce
qui m’attire? Pourquoi est-ce que cela m’attire? ” »
Et dans la prière, on répond à l’appel de Dieu, on accueille ses
consolations, on consent à se laisser convertir par la Parole. En somme, cette
lecture priante conduit à un dialogue d’abandon confiant avec ce Dieu qui nous
aime.
Plus loin (au par. 174) le pape affirme : « Ce n’est pas
seulement l’homélie qui doit se nourrir de la Parole de Dieu. Toute
l’évangélisation est fondée sur elle, écoutée, méditée, vécue, célébrée et
témoignée. » Donc, cette lecture priante et spirituelle de la Parole doit
être une porte ouverte à tous les croyants.
Et l’exhortation pontificale se fait insistante. « Nous ne
cherchons pas à tâtons dans l’obscurité, nous ne devons pas non plus attendre
que Dieu nous adresse la parole, parce que réellement “Dieu a parlé, il n’est
plus le grand inconnu mais il s’est montré lui-même”. Accueillons le sublime
trésor de la Parole révélée. »
Est-ce que j’apprécie ce trésor unique qu’est la Parole? Est-ce que je
me suis familiarisé avec cette lecture priante de la Parole? Comment puis-je le
faire, seul ou avec d’autres?
(33e texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau