samedi 26 décembre 2015

La sainte famille aujourd’hui

C’est l’histoire d’un petit garçon de 3 ans qui était à la messe avec sa mère? Alors que la célébration allait commencer, le petit garçon demanda à sa mère : c’est quand il va arriver Jésus?  Le jeune enfant espérait que Jésus allait arriver dans la procession d’entrée.  Le souhait du petit garçon était valable puisque lorsque nous sommes rassemblés au nom de notre foi, nous célébrons Jésus, nous écoutons sa Parole et nous sommes ensuite envoyés pour vivre son message d’amour, de partage et de paix.
 
Comme enfant et comme adulte, nous avons tous et toutes déjà eu l’occasion de prendre dans nos bras un bébé naissant.  Notre première réaction, c’est de faire attention en le prenant.  Nous faisons attention à sa tête et à ses petites épaules.  Nous l’enveloppons pour qu’il soit bien au chaud, qu’il ne manque de rien.  Nous le regardons avec joie, émerveillement et amour.  Il y a un sentiment de paix qui nous habite, sauf si le bébé est en crise et que nous ne savons pas ce qui se passe.   Un bébé naissant, c’est fragile et fort à la fois. Fragile parce qu’il demande une attention de chaque instant et fort parce qu’il grandira rapidement.
 
Lors de la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie, en septembre dernier, le pape François disait que Dieu avait choisi d’envoyer son fils au cœur d’une famille, bien humble. Dieu n’avait pas choisi un palais ou un royaume. En fait, le nom de famille de Dieu, c’était notre propre nom à chacun et chacune.  La proximité de Dieu pour notre humanité par la naissance de Jésus, au cœur d’une famille, nous témoigne de l’immense amour et miséricorde avec lesquels Dieu aime chacune et chacun de nous.
 
La famille de la crèche est encore bien présente aujourd’hui.  C’est un peu chacune de nos familles.  À la question du petit garçon, c’est quand il arrive Jésus, nous pourrions répondre qu’il se manifeste à chaque fois que nous avons retrouvé la lumière dans notre vie; à chaque fois que le Jésus nouveau-né sait attendrir notre cœur; à chaque fois que Noël nous apporte la joie, nous pousse au partage et à la paix dans notre monde, dans nos familles, dans notre vie professionnelle et nos écoles.
 
René Laprise
Diacre permanent

dimanche 20 décembre 2015

Visite au diocèse de Baie-Comeau

Lors d'une récente visite à Baie-Comeau pour animer une retraite pour les prêtres du diocèse à l'invitation de Mgr Jean-Pierre Blais, j'ai accordé quelques entrevues avec les médias locaux pour partager sur cette belle visite et mon récent livre. Voici le lien à l'entrevue réalisée par la télévision Cogeco de Baie-Comeau : http://www.tvcogeco.com/baie-comeau/gallerie/emissions-2015/7655-connecte-sur-baie-comeau/104347-connecte-bc-2-12-15.  Avancez à 5 :25 minutes.

dimanche 13 décembre 2015

Voeux de Noël 2015

Enfant de Bethléem, 

au cœur de notre société de

consommation,

proclame que quiconque aura

nourri, habillé,

accueilli l’un des plus petits et des

plus pauvres de ses frères

et de ses sœurs,

aura nourri, habillé,

accueilli le Fils de Dieu. 

Joyeux Noël,

Sainte Année 2016. 

† Roger Ébacher
Archevêque émérite de Gatineau

vendredi 11 décembre 2015

L’accueil de Noël

À l'approche de Noël, il me semble pertinent d’écouter une parole donnée à l’Église et au monde par le concile Vatican II.
 
« Par son incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volonté d'homme, il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché. » (L’Église dans le monde de ce temps, par. 22.)
 
Jésus, c'est Dieu prenant chair pour s'approcher de tout être humain. En révélant le cœur de Dieu, Jésus expose en même temps à tout être humain sa dignité unique, le sens de son existence, sa destinée divine. Jésus révèle à chaque personne ce qu'elle vaut aux yeux de Dieu.
 
Encore cette année, bien des « bergers », ces pauvres entre les pauvres, ces méprisés, ces marginalisés, vont se mêler à la foule de nos églises. Ils viennent en espérant y trouver chaleur et accueil, et ainsi entendre la Bonne Nouvelle que Dieu, en Jésus, est tout proche d'eux.
 
Dans nos églises vont venir des « petits ». Que nos communautés soient Marie qui pose devant eux le « signe » : un enfant emmailloté dans des langes et couché dans une crèche. Ils sauront alors deviner le divin message d'amour et de paix pour tous les humains. La tendresse, la bonté, la miséricorde de Dieu ont trouvé un visage. Il ne faut pas l'obscurcir par notre froideur ou nos peurs.
 
Et soyons sûrs que le meilleur service à rendre à notre monde d’ici, c'est de lui présenter vraiment Jésus, unique chemin vers le Père, unique vérité sur l'être humain et sa dignité, unique vie qui renouvelle radicalement nos hivers pour y semer des printemps éternels.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau

vendredi 4 décembre 2015

Dominer la terre?

Est-ce que la mission de l’homme est de dominer la terre, de l’exploiter? On pourrait tirer cette conclusion d’un texte de la Genèse. Après avoir créé l’homme et la femme à son image, Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »
 
Une lecture théologique et éthique de la responsabilité de l’être humain sur toute la nature vue comme une domination absolue a souvent été celle de la tradition judéo-chrétienne. Le résultat en fut un manque de respect et de soin pour notre planète et pour les créatures non-humaines, en somme pour l’environnement en général. Saint François fait figure d’exception avec son attitude de révérence entre toute créature, les nommant « frères » ou « sœurs ».
 
Rejoignant celui qui l’a conduit à prendre ce nom, le pape François (67) rejette à son tour avec vigueur et même passion cette éthique de la domination brutale qui conduit à une exploitation sauvage de l’homme sur tout. Il nous appelle plutôt à exercer sur la terre une intendance marquée par le respect et la sollicitude.
 
« Nous ne sommes pas Dieu. La terre nous précède et nous a été donnée. » Donc, « nous devons rejeter aujourd’hui avec force que, du fait d’avoir été créés à l’image de Dieu et de la mission de dominer la terre, découle pour nous une domination absolue sur les autres créatures. » En fait, Dieu nous demande de cultiver et de garder le jardin du monde (cf. Gn 2, 15). « Alors que “cultiver” signifie labourer, défricher ou travailler, “garder” signifie protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller. Cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature. Chaque communauté peut prélever de la bonté de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre, mais elle a aussi le devoir de la sauvegarder et de garantir la continuité de sa fertilité pour les générations futures. » On comprend alors pourquoi Dieu rejette toute prétention humaine à une propriété absolue : « La terre ne sera pas vendue avec perte de tout droit, car la terre m’appartient, et vous n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes » (Lv 25, 23).
 
Le pape fait donc entendre à tous les humains l’appel à une attention respectueuse envers notre planète. Nous devons y exercer une intendance responsable et aimante. Et le pape nous en fournit la raison profonde. Notre planète et les diverses créatures sont l’œuvre du Dieu Créateur qui est en fait le Dieu d’amour. Et ce Créateur nous a confié ce trésor pour que nous en ayons soin : intendants responsables et non pas exploiteurs avides et cruels.
 
Cette lecture du texte biblique faite par le pape François  est à la fois très neuve, très audacieuse et libératrice. Elle offre un chemin de guérison à notre tentation de tout réduire à des choses à exploiter puis rejeter.
 
(21e texte d'une série sur l'encyclique du pape François)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau