jeudi 29 octobre 2020

Et que deviendra mon corps après ma mort?

Je sais, on me le rappelle chaque mercredi des Cendres en m‘imposant les cendres : il est poussière et retournera en poussière.

Mais je ne veux pas être incinéré.

Mon corps a été le temple de l‘Esprit! Certes, je l’ai profané par mes nombreux péchés. Mais j’y ai aussi expérimenté les mille miséricordes et fidélités de Dieu. Et mon corps a été un bon instrument pour communiquer avec mon milieu et vivre les beautés et les bontés du monde.

Je veux que mon corps soit confié à une terre bénite pour qu’il y dorme en attendant du retour du Seigneur qui viendra le réveiller.

Puisse Jésus alors lui dire : « Viens avec moi! Je suis la résurrection et la vie, la vie éternelle dans la joie et la paix! »

Telle est mon espérance!

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau

dimanche 25 octobre 2020

Jusqu’à ce qu’il vienne!

Il y a 60 ans, en vue de mon ordination presbytérale, j’ai dû choisir le calice que je désirais, et dont je me sers encore quotidiennement.

J’ai fait graver à sa base : « Donec veniat ». C’est une citation de saint Paul rappelant aux nouveaux chrétiens ce qu’ils font en célébrant l’eucharistie : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Corinthiens 11, 26)

Aujourd’hui, c’est encore ma prière : pouvoir célébrer la messe jusqu’à ce que Jésus vienne me faire participer à sa mort et à sa résurrection.

Mais si un jour je ne le peux plus, je crois que Lui viendra me nourrir par sa Parole, par son Esprit. Jésus n’abandonne jamais ses amis!

Mais si je me sens abandonné, comme toi Jésus sur la croix? Je veux alors pouvoir dire avec Toi : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23, 46) Que ton Esprit vienne murmurer cette prière dans mon cœur, même si je suis inconscient!

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau

jeudi 22 octobre 2020

Qu’est-ce que l’eucharistie?

Ça fera bientôt 60 ans que je célèbre la messe tous les jours.

Si Jésus n’a pas vaincu la mort, s’il n’est pas vivant actuellement, qu’est-ce que je fais là? Des simagrées? De la magie?

Jésus a affirmé : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. […] Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6, 51. 54)

Il est grand ce mystère de ma foi, de la foi de ma communauté!

Mais quelles énergies il recèle pour qui l’accueille et ose en vivre!

Seul l’Esprit-Saint peut produire l’adhésion à une telle parole. Il faut la demander avec confiance et ténacité! Et si le don divin retarde, tenir bon, oser toujours espérer!

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau

dimanche 18 octobre 2020

Il m’a rejoint dans mon désarroi


« Puis un jour, ce fut le choc imprévu et bouleversant qui réveille comme un cri au cœur de la nuit, dans les profondeurs de ma nuit spirituelle et apostolique! Le bon Berger a eu pitié de mes errances. Il est venu. C’était en plein midi un jour de juillet de l’année sainte 1975. Je me souviens du lieu, de l’heure, de la luminosité du soleil brûlant sur le bord d’un lac, au fond de la forêt abitibienne où je m’étais enfui, me fuyant moi-même! Il est venu là, simplement présent, discret comme un ami… » Voir : « Devenir enfant de Dieu », chapitre 11.

Ainsi commence le bref récit d’une expérience qui a redonné du sens à ma vie, aussi un élan nouveau à mon engagement.

Je ne sais pas que Jésus est ressuscité. Je le crois! Mais je sais que ce n’est pas contraire à ma raison et que c’est très bon d’y croire.

Ce moment unique de ma vie a jeté une nouvelle lumière sur mon passé, aussi projeté cette lumière sur mon présent et mon avenir.

Ma foi en Jésus vivant aujourd’hui m’assure que c’est lui qui continue aujourd’hui ses œuvres de bonté, de don de la vie, avec moi comme bien pauvre collaborateur.

Mon défi est d’oser lui faire confiance!

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau

mercredi 14 octobre 2020

Et si Jésus n’est pas ressuscité?

Paul affirme une chose déroutante : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur. »   (1 Corinthiens 17)

Il me faut comprendre que si Jésus n’est pas ressuscité, je ne ressusciterai pas moi non plus!

Quel abîme s’ouvre sous mes pas! « Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. »

Il n’y a plus cette espérance capable de me pousser à affronter les pires situations avec une lumière, si petite soit-elle, sur mes chemins!

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau


dimanche 11 octobre 2020

L’espérance de Dieu pour son peuple

« Le Seigneur préparera un festin ; il essuiera les larmes sur tous les visages » (Is 25, 6-10a)

En cette fin de semaine de l’Action de grâce, selon les traditions religieuses et civiles, la population est invitée à reconnaître que les fruits des récoltes sont un don de la terre, un don de la vie. Notre « maison commune », comme le pape François aime le rappeler, est riche et fragile à la fois. Elle est riche des ressources de la terre et des humains qui l’habitent. Elle est aussi fragile en raison de la surexploitation des ressources et des transformations climatiques. 

Alors que nous partageons un bon repas d’action de grâce, le texte d’Isaïe rappelle à quel point le Seigneur aime son peuple et veut son bonheur sur cette terre. « Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. » La foi du prophète, reconnu pour être un homme d’une grande confiance dans les signes concrets de l’amour et de la miséricorde de Dieu pour l’humanité, s’exprime dans une invitation calme et généreuse à croire. « Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. » 

Rendre grâce, c’est sans cesse redire la dignité et la valeur de chaque être humain, de la terre mère et de son écosystème. Dans le contexte mondial actuel, il est bon de réentendre l’espérance que le Père a pour son peuple.  

René Laprise
Diacre permanent

Ce texte a été publié pour la chronique Échos de la Parole de l'Office de catéchèse du Québec.

vendredi 9 octobre 2020

« Jésus est vraiment ressuscité! »

C’est par cette exclamation joyeuse et victorieuse que mes sœurs et frères orientaux se saluent durant la nuit de Pâques.

C’est ce que Paul enseignait déjà aux nouveaux convertis du paganisme :

« Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, il est apparu à Pierre, puis aux Douze; ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois – la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont endormis dans la mort –, ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis. » (1 Corinthiens 15, 3-8)

Il m’interpelle : si je ne crois pas que Jésus est ressuscité et vivant aujourd’hui, suis-je un croyant animé par la foi chrétienne?

Quelle interrogation dérangeante!

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau

mardi 6 octobre 2020

Journée provinciale du diaconat permanent

Un ministère ordonné aux périphéries
Le premier mercredi du mois d’octobre, c’est la Journée provinciale pour le diaconat permanent. Cette année, cette journée est le 7 octobre 2020. L’Assemblée des responsables diocésains du diaconat permanent du Québec (ARDDPQ), en partenariat avec le Centre PRI (Présence religieuse intercommunautaire), propose une trousse d’animation afin de prier pour ce ministère ordonné et faire connaître davantage la mission des diacres permanents dans notre Église. Nous sommes invités à profiter de cette journée pour prier pour les diacres à travers le Québec, les épouses et leur famille.

C’est un ministère aux périphéries. Sur les périphéries… auprès des personnes qui sont éloignées de l’Église et qui ont besoin d’entendre une parole d’espérance; Sur les périphéries… auprès des malades qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur et qui ont besoin de compassion; Sur les périphéries… auprès des familles et des jeunes couples qui portent en eux le désir d’être écoutés et accueillis; Sur les périphéries… dans le quotidien de la vie humaine où l’Église est appelée à témoigner.

Au Québec, il y a actuellement plus de 400 diacres permanents (4 dans le diocèse de Gatineau) et plus de 1 100 dans tout le Canada. Dans la presque totalité des diocèses à travers le pays, il y a une démarche d’accompagnement et de formation qui peut prendre entre 4 à 6 ans avant l’ordination diaconale.

Pour plus de renseignements sur ce ministère, vous pouvez visiter le site web ou la page Facebook de l’ARDDPQ (www.diaconat.org) ou encore contacter René Laprise, d.p., répondant diocésain du diaconat permanent dans notre diocèse. 

Pour la trousse d’outils et plus d’information : www.centrepri.qc.ca/fr/jpdp

samedi 3 octobre 2020

Jésus, tu es vraiment mort!

Tu as eu une vie étonnante, déroutante pour nos façons de penser ce qu’est une bonne vie, une vie heureuse!

Te tenir avec les petits, les mal-pris! Toucher les lépreux! Accueillir tout un chacun! C’est un appel puissant à te suivre! Mais aussi bien apte à nous détourner de toi!

Et quelle mort affreuse!

Et tu as été mis au tombeau! Y es-tu resté? Si oui, ma foi est vide!

Pour mieux connaître le genre d’agonie et de mort Jésus a subie, voir mon petit livre « J’ai soif ». Voir aussi: 

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau