mardi 26 décembre 2017

Année 2018 : accueillir le réfugié

Guerres, faim, génocides, conflits interminables, dégradation de leur environnement jettent sans cesse des millions d’humains sur les routes. Ils sont actuellement près de 23 millions, qui n’ont plus de patrie. Ils vivent fatigues, souffrances, souvent rejets et haines. Ce sont  pourtant « des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui cherchent un endroit où vivre en paix ». (Benoît XVI) Ce sont des humains tout comme nous.
 
Que pouvons-nous faire en cette année pour les accueillir, les protéger, promouvoir leurs diverses capacités et ainsi vraiment les intégrer?
 
Quels petits gestes ferons-nous en cette année pour que la fraternité grandisse sur notre planète et que notre terre devienne une maison commune dans la solidarité et la paix?
 
Le pape François nous pose de telles questions dans son message de la Journée mondiale pour la Paix, premier janviers 2018. Je vous invite à le méditer.
 
Bonne, heureuse et
sainte année 2018!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau

samedi 23 décembre 2017

Du doute à la confiance

Avec le quatrième dimanche de l’Avent, notre attente tire à sa fin. Si l’Avent est une attente remplie d’espérance, il en est parfois autrement dans le quotidien de la vie. L’attente peut être associée à un temps de doute, d’inquiétude, de désespoir ou d’inconnu. Noël est alors comme une lumière qui scintille au cœur de nos hivers. L’attente d’une visite tant attendue vient ainsi nous combler de joie, d’espérance, d’amour.
 
La visite de l’ange Gabriel à Marie suscite chez elle étonnement et surprise. L’annonce de la naissance de son fils est reçue avec certaines craintes pour ne pas dire scepticisme. Et lorsque l’ange lui annonce qu’Élisabeth est dans son sixième mois de grossesse, elle aurait pu lui répondre que ça suffit les histoires à dormir debout, les fausses nouvelles… Mais non, Marie laisse l’espérance combler son cœur. Le doute fait place à la confiance en l’amour et la fidélité de Dieu.
 
Comme la mélodie du psaume de ce dimanche le redit sans cesse, « Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. » Le sens profond du oui de Marie se retrouve dans cette fidélité à l’immensité de l’amour de Dieu qui passe par la naissance d’un petit enfant pour témoigner de son amour pour toute l’humanité.  
 
René Laprise
Diacre permanent

(Ce texte a été publié dans la chronique Échos de la Parole de l'Office de catéchèse du Québec)

samedi 16 décembre 2017

L’amour espère tout

Ne jamais désespérer de l’avenir, quoi qu’il soit arrivé et quoi qu’il arrive : voilà une attitude difficile, mais que le dynamisme d’un amour vrai permet de faire sans cesse grandir. Une telle attitude peut jaillir d’un cœur optimiste et magnanime : un cœur qui escompte toujours le triomphe du bien sur le mal. Alors, par-delà les tromperies et les mensonges, il est encore possible d’espérer toujours de nouveau pouvoir faire confiance à l’autre. Une telle attitude ouvre avec audace et courage sur un avenir meilleur.
 
En somme, l’amour se fait alors espérance que l’autre peut changer. La personne qui aime avec fidélité espère toujours qu’une maturation est possible en l’autre, que les potentialités les plus cachées de son être germent un jour. Cela ne signifie pas que tout va changer. La personne qui aime sait accepter que certaines choses ne se passent pas comme on le désire. Mais elle ne désespère pas. À Dieu rien n’est impossible!
 
« Ici, l’espérance est présente dans tout son sens, parce qu’elle inclut la certitude d’une vie au-delà de la mort. Cette personne, avec toutes ses faiblesses, est appelée à la plénitude du ciel. Là, complètement transformée par la résurrection du Christ, ses fragilités n’existeront plus, ni ses obscurités, ni ses pathologies. Là, le véritable être de cette personne brillera avec toute sa puissance de bien et de beauté. Cela nous permet aussi, au milieu des peines de cette terre, de contempler cette personne avec un regard surnaturel, à la lumière de l’espérance, et d’espérer cette plénitude qu’elle recevra un jour dans le Royaume du ciel, bien que cela ne soit pas visible maintenant. » (Pape François, La joie de l’amour, par. 117)
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(22e texte d’une série sur La joie de l’amour)

samedi 9 décembre 2017

Pour ce Noël 2017

Tant de femmes crient les violences et viols qui leur sont infligées.
Tant de couples vivent dans la souffrance leurs amours qui s’éteignent.
Tant d’enfants ont faim, même dans notre société d’abondance et de gaspillage.
Tant de jeunes camouflent leurs angoisses et sentent mourir leur goût de vivre.
Tant de vieillards ne sont pas respectés et ne sentent pas leur sagesse reconnue.
Tant de réfugiés sollicitent un accueil, un refuge, une main tendue, une amitié.
 
Voilà Jésus parmi nous en 2017,
dans la pauvreté et l’humiliation de
la crèche!

Il pose son regard sur moi et me demande : 
Veux-tu me regarder?
Veux-tu faire un pas vers moi?
Veux-tu m’ouvrir ta main?
Veux-tu me manifester un peu de tendresse et d’amour?
Veux-tu m’accueillir avec un cœur généreux?
 
Que sera pour nous ce Noël 2017?
 
Puissent les anges chanter en nos cœurs : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
 
Voilà mon souhait pour nous toutes et tous.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau

samedi 2 décembre 2017

L’amour fait confiance en tout

Quand deux personnes s’aiment, elles se font confiance. Un tel préjugé favorable envers l’autre élimine les tendances facilement ancrées dans le cœur humain d’interpréter tout en mal, de soupçonner l’autre de me mentir ou de me tromper, de développer de la méfiance qui empoisonne les relations humaines.
 
Aimer une personne, c’est lui faire crédit, ne pas suspecter ses intentions ou sa conduite. Une sourde méfiance entretenue envers l’autre, que ce soit le conjoint ou un enfant, détruit la communauté familiale. Ça infecte les relations quotidiennes et conduit souvent à des situations catastrophiques. Sans confiance mutuelle, que peut-on bâtir ensemble? Ce qui est vrai d’ailleurs dans toute communauté humaine.
 
« L’amour fait confiance, il préserve la liberté, il renonce à tout contrôler, à posséder, à dominer. Cette liberté qui rend possibles des espaces d’autonomie, d’ouverture au monde et de nouvelles expériences, permet que la relation s’enrichisse. »
 
Cette même relation amoureuse (amour conjugal, ou parental, ou familial) « favorise la sincérité et la transparence, car lorsque quelqu’un sait que les autres ont confiance en lui et valorisent la bonté fondamentale de son être, il se montre alors tel qu’il est, sans rien cacher. Celui qui sait qu’on se méfie toujours de lui, qu’on le juge sans compassion, qu’on ne l’aime pas de manière inconditionnelle, préférera garder ses secrets, cacher ses chutes et ses faiblesses, feindre ce qu’il n’est pas. En revanche, une famille où règne fondamentalement une confiance affectueuse, et où on se refait toujours confiance malgré tout, permet le jaillissement de la véritable identité de ses membres et fait que, spontanément, on rejette la tromperie, la fausseté ou le mensonge. » (Pape François, La joie de l’amour, par. 115)
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(21e texte d’une série sur La joie de l’amour)