L’Ancien Testament nous fait connaître l’existence
d’un tabernacle qui a joué un très grand rôle dans les pérégrinations du peuple d’Israël Appelé aussi la tente de réunion, ou de rencontre, ou encore de
rendez-vous, c’était le lieu essentiel des rencontres entre Dieu et son Peuple
durant ses marches au désert, jusqu’à la terre promise. Encore nommé « la
demeure de Dieu », le Tout-Autre invisible s’y faisait le Tout-Proche,
présent dans la nuée à la fois lumineuse et obscure. De là, par l’intermédiaire
de Moïse, il guidait les Hébreux à travers les périls de leur pauvre vie nomade
pour les conduire jusqu’à la Terre promise.
Le Dieu que personne ne peut voir sans mourir et qui
demeure au ciel se rendait, là dans ce tabernacle situé au cœur du camp et
mobile comme lui, présent aux vicissitudes de son Peuple en restant à la fois
tout proche et caché dans la nuée qui couvre la tente. En somme, ce tabernacle
mobile était le lieu essentiel de la rencontre de Dieu avec son Peuple. Il
était reconnu comme particulièrement saint, sanctifié par cette présence
mystérieuse, cachée, mais agissante, qui dirigeait toute l’histoire du Peuple
et par lui le destin à venir de l’humanité.
La raison d’être pratique de ce tabernacle était d’abriter
l’arche d’alliance appelée aussi l’arche du Témoignage. C’est là qu’étaient
gardées très précieusement les tables que Moïse reçut de Dieu sur le mont Sinaï
après que le Très-Haut y eut gravé les clauses de l’alliance entre Lui et le
Peuple. En somme, l’arche de l’alliance et son contenu sont, dans le
tabernacle, le signe visible du Dieu invisible. C’est le « Saint des
Saints » qui à la fois manifestera et cachera la présence Dieu à son
Peuple jusqu’à ce que le tabernacle soit remplacé par le temple. Mais ce
dernier avec tout son contenu sera détruit par les grandes guerres qui ont
dispersé le Peuple dans le monde.
(2e texte d’une série sur les tabernacles)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau