Le pape François, dans La joie de l’Évangile (par. 98ss), scrute les racines de nos divisions. Envie, jalousies, mondanité spirituelle,
esprit de controverse, recherche de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de
sécurité économique : voilà quelques causes de nombreuses guerres entre
nous chrétiens, disciples de Jésus!
Et il en appelle à «un témoignage de communion fraternelle qui devienne
attrayant et lumineux. » Il formule une demande pressante« Que tous
puissent admirer comment vous prenez soin les uns des autres, comment vous vous
encouragez mutuellement et comment vous vous accompagnez. » Et il rappelle
le commandement de Jésus : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes
mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn13,35). Puis avec réalisme il ajoute : « Attention à la
tentation de l’envie! Nous sommes sur la même barque et nous allons vers le même
port!»
Dans une confidence émouvante, il ajoute : « Cela me fait
très mal de voir comment, dans certaines communautés chrétiennes, et même entre
personnes consacrées, on donne de la place à diverses formes de haine, de division,
de calomnie, de diffamation, de vengeance, de jalousie, de désir
d’imposer ses propres idées à n’importe quel prix, jusqu’à des persécutions qui
ressemblent à une implacable chasse aux sorcières. »
« Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel! »
Puis il énumère quelques défis ecclésiaux : l’identité et la
mission du laïc, la place de la femme, les jeunes, les vocations à la vie
sacerdotale et à la vie consacrée. Et il termine ces paragraphes par cet appel
à continuer l’analyse de la situation. « J’invite les communautés à
compléter et à enrichir ces perspectives à partir de la conscience des défis
qui leur sont propres et de ceux qui leur sont proches. Lorsqu’elles le feront,
j’espère qu’elles tiendront compte que, chaque fois que nous cherchons à lire
les signes des temps dans la réalité actuelle, il est opportun d’écouter les
jeunes et les personnes âgées. Les deux sont l’espérance des peuples. »
(par. 108)
Puis vient cette interpellation : «Ne nous laissons pas voler la
force missionnaire ! »
Chicanes, envies, jalousies, j’en connais ? Ça me concerne et me
préoccupe ?
Et quels sont les autres défis de notre Église ici ?
(29e
texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau