Le kérygme, c’est la première annonce de la foi et en même temps un appel à la
croissance de cette foi. C'est ce que le pape développe dans La joie de l’Évangile (par. 160 ss),
sous le titre : « Une évangélisation pour l’approfondissement du kérygme ». La catéchèse est au service de cette croissance.
Évêque émérite de Gatineau
La première
annonce de la foi garde sa place fondamentale dans cette catéchèse. « Sur la bouche du
catéchiste revient toujours la première annonce : “Jésus Christ t’aime, il
a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque
jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer”. Quand nous disons
que cette annonce est “la première”, cela ne veut pas dire qu’elle se trouve au
début et qu’après elle est oubliée ou remplacée par d’autres contenus qui la
dépassent. Elle est première au sens qualitatif, parce qu’elle est l’annonce principale,
celle que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que
l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou
une autre, à toutes ses étapes et ses moments. »
« Il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de
plus sûr, de plus consistant et de plus sage que cette annonce. Toute la
formation chrétienne est avant tout l’approfondissement du kérygme qui
se fait chair toujours plus et toujours mieux. » Rien ne répond mieux à la
soif d’infini de chaque cœur humain.
Pour respecter cette centralité du kérygme, toute catéchèse doit avoir certaines caractéristiques :
·
exprimer l’amour salvifique de Dieu préalable à l’obligation morale
et religieuse;
·
ne pas imposer la vérité, mais faire appel à la liberté;
·
posséder certaines notes de joie, d’encouragement, de vitalité. Ce qui
exige du catéchète : proximité, ouverture au dialogue, patience, accueil
cordial qui ne condamne pas.
De plus, cette catéchèse doit être une initiation mystagogique.
« La rencontre catéchétique est une annonce de la Parole et est
centrée sur elle, mais elle a toujours besoin d’un environnement adapté et
d’une motivation attirante, de l’usage de symboles parlants, de l’insertion
dans un vaste processus de croissance et de l’intégration de toutes les
dimensions de la personne dans un cheminement communautaire d’écoute et de
réponse. » Et le pape signale le rôle de la beauté dans ce processus.
Et comment y présenter la morale? Il importe d’indiquer toujours le bien
désirable, la proposition de vie, de maturité, de réalisation, de fécondité.
« Plus que comme experts en diagnostics apocalyptiques ou jugements
obscurs qui se complaisent à identifier chaque danger ou déviation, il est bien
qu’on puisse nous regarder comme de joyeux messagers de propositions élevées,
gardiens du bien et de la beauté qui resplendissent dans une vie fidèle à
l’Évangile. »
Comment ces quelques orientations sur une catéchèse évangélisatrice me rejoignent,
me stimulent? Que puis-je en faire dans ma condition de vie?
(34e texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau