dimanche 15 avril 2012

La joie de croire en un Dieu qui nous aime

D’après mon expérience et mes cheminements, seul Dieu est la source d'une joie plus forte que les peines de la vie et les obstacles multiples qui se dressent sur nos chemins, parfois au point de nous empêcher de voir où l'on marche et où l'on va. C’est dans ma lecture et mon écoute répétées de la Bible que j’ai découverte cette source de joie jaillissant en abondance dans tellement de personnes qui y ont trouvé libération de leurs énergies intimes, vision du but de leur marche et élan d'enthousiasme courageux pour y aller. Même au cœur des détresses, il reste alors une lumière que rien ne peut éteindre : la joie de se savoir fidèlement chéri par Dieu.

Dieu est amour et donc joie dans sa vie intime : voilà ma foi. Et il m’a créé pour partager avec moi cette joie en me comblant de sa présence fidèle et forte, même dans ce qui semble souvent son absence et sa faiblesse. Je pense ici par exemple à la croix de Jésus! Benoît XVI l’écrivait récemment aux jeunes du monde : «Dieu veut nous faire participer à sa propre joie, divine et éternelle, en nous faisant découvrir que la valeur et le sens profond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de lui, non par un accueil fragile comme peut l’être l’accueil humain, mais par un accueil inconditionnel comme est l’accueil divin : je suis voulu, j’ai ma place dans le monde et dans l’histoire, je suis aimé personnellement par Dieu. Et si Dieu m’accepte, s’il m’aime et que j’en suis certain, je sais de manière sûre et certaine qu’il est bon que je sois là et que j’existe ».

Je suis frappé par la joie que perçoivent les évangélistes dans les débuts de l’histoire du Fils de Dieu parmi nous. Il est venu planter sa tente au cœur de notre humble camp quotidien avec tous ses aléas de touts sortes. Benoît XVI résume bien cette constatation : « Lorsque l’ange Gabriel vient annoncer à la Vierge Marie qu’elle deviendra la mère du Sauveur, il commence par ces mots : " Réjouis-toi ! " (Luc 1, 28). Lors de la naissance du Christ, l’ange du Seigneur dit aux bergers : « Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. " (Luc 2, 11) Et les mages qui Cherchaient le nouveau-né, " quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie ". (Matthieu 2, 10) Le motif de cette joie est donc la proximité de Dieu, qui s’est fait l’un de nous. C’est d’ailleurs ainsi que l’entendait saint Paul quand il écrivait aux chrétiens de Philippes: "  Soyez toujours dans la joie du Seigneur ! Laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie ! Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. " (Philippiens 4, 4-5) La première cause de notre joie est la proximité du Seigneur, qui m’accueille et qui m’aime ».

On peut encore et encore multiplier les exemples de personnes qui, rencontrant Dieu vivant et tout proche en Jésus de Nazareth, ont reçu au cœur de leur vie une source inépuisable de joie. Par exemple, jetons un œil à Zachée, ce collecteur d’impôts détesté et considéré comme voleur auquel Jésus déclare : «Il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ». Et Zachée  « le reçut avec joie » (Lc 19, 5-6). C’est la joie de sentir dans le profond de notre être l’amour de Dieu qui peut transformer toute l’existence et apporter une libération intime que rien ne peut remplacer.

La joie est le signe de sa présence de l’Esprit-Saint en nous. Quand notre cœur s’ouvre à son action, ce fruit d’une joie intime que rien ni personne ne peut nous enlever pousse dans notre cœur.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau