vendredi 13 avril 2012

Une rencontre unique qui donne la joie

Je me suis demandé récemment : à quel moment est-ce que j’ai ressenti la plus grande joie dans ma vie. J’avoue qu’elle m’est advenue, comme un don gratuit, alors que je me sentais enfermé dans un tunnel sans issu, dont je ne voyais pas le bout et dans lequel je ne pouvais pas retourner en arrière. En somme, c’est dans un moment de profonde et noire détresse que j’ai expérimenté la joie véritable.

Quelqu’un est venu me rejoindre dans mon tunnel. Cette personne, que je n’osais même plus appeler mais qui est venue, c’est Jésus Ressuscité. Il fut pour moi comme l’illumination du midi au cœur de ma nuit, comme une fraicheur tombant sur mon cœur brûlant de fièvre. Il me fut présenté comme le soleil brûlant de juillet, mais tempéré et rendu amical par la douce brise venant du large d’un lac limpide. En somme, ce fut une visite inattendue qui a changé radicalement ma vie.

À partir de cette expérience je sens que Benoît XVI a raison quand il écrit aux jeunes : «Trouver et conserver la joie spirituelle procède de la rencontre avec le Seigneur, qui demande de le suivre, de faire un choix décisif, celui de tout miser sur lui. […] C’est la voie pour posséder la paix et le vrai bonheur au fond de notre cœur, c’est la voie de la véritable réalisation de notre existence de fils [et filles] de Dieu, créés à son image et à sa ressemblance ».

C’est à partir de cette expérience d’une rencontre personnelle avec le Ressuscité que les Saintes Écritures (la Bible) se sont mises à me parler. J’y ai reconnu la voix du bon Pasteur, de mon meilleur Ami, Lui qui est venu à moi dans ma détresse. Depuis, ces Paroles des Écritures font la joie de mon cœur et elles sont la lumière sur ma route de vie. Elles me fournissent des mots, des images, des exemples qui m’apprennent à voir comment Dieu le Père, Jésus, l’Esprit agissent dans ma vie, à les découvrir cachés au cœur des événements de mon quotidien. J’ai compris que l’alliance que Jésus a scellée avec moi à mon Baptême est la promesse qu’il ne m’abandonnera jamais. Quelle sécurité, quelle source inépuisable de joie quand on sait que nos amitiés et nos amours humaines sont si fragiles!

Dans la nuit de Pâques, l’Église exulte quand, après avoir béni le feu nouveau et l’avoir réparti dans toutes les mains pour éclairer tous les visages, elle chante sa joie pour la victoire de son Seigneur Jésus sur le péché et sur la mort : « Exultez de joie, multitude des anges… sois heureuse aussi, notre terre, irradiée de tant de feux… entends vibrer dans ce lieu saint l’acclamation de tout un peuple ! ». Quel merveilleux moment où nous prenons ensemble conscience d’être tellement aimés, aussi follement chéris.

Bon temps pascal.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau