jeudi 20 avril 2017

La Pâque de Jésus

Le Vendredi saint et durant la nuit pascale, nous avons célébré la Pâque de Jésus. L’évangéliste Jean en donne le sens lorsqu’il écrit :
 
« Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » (Jean 13, 1)
 
La Pâque de Jésus, c’est le passage de ce monde limité et mortel pour aller chez le Père. Jésus y a sa source divine, car il est le Fils, et c’est aussi sa maison, la maison de son Père. La Pâque de Jésus, c’est le retour chez lui après avoir accompli sa mission. L’évangéliste explicite encore ce passage de Jésus en insistant sur le fait que Jésus comprend bien ce qui se passe et quel passage il doit vivre pour parvenir à son but. Le Fils incarné sait « qu'il est sorti de Dieu et qu'il va vers Dieu ».
 
Ce passage de Jésus s’éclaire par un autre passage qui a eu lieu il y a déjà plus de mille ans : le passage, la Pâque de Dieu en Égypte. Alors, les descendants d’Abraham y étaient esclaves. Ils râlaient de douleur sous les coups de gardes-chiourmes les obligeant à travailler la brique et à construire des entrepôts pour Pharaon. Dieu a vu leurs souffrances et leurs larmes. Il a entendu leurs plaintes et a décidé d’intervenir.
 
Une certaine nuit, après de multiples signes de sa puissance souveraine, le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob est passé à travers le pays d’Égypte en le dévastant. Mais Dieu promet aux filles et fils de la promesse faite à Abraham :
 
« Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. » (Exode,12, 13)
 
Il est « passé » par-dessus les fils d’Israël, les préservant de la mort, les rassurant par sa fidèle présence. Passage qui va devenir libération de tout le peuple à travers les eaux de la Mer.
 
Maintenant, c’est Jésus qui « passe » de ce monde vers le Père. Et il vit cette Pâque, à la fois douloureuse et glorieuse, pour nous! Soyons dans la joie!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau