La Pâque de Jésus,
son passage de ce monde chez le Père, est le plein accomplissement de sa
mission. Il a pris notre chair, avec ses beautés et ses lourdeurs, pour que nous
passions avec lui chez le Père. Il est par le mystère de sa mort et de sa
résurrection l’initiateur et le couronnement de notre salut. C’est lui qui y
fait tout.
Mais il ne suffit pas
de passivement accueillir ce don de notre salut qui est vie éternelle. Il nous
faut vivre notre propre Pâque, passer avec Jésus chez le Père. Et encore là,
Jésus est l’initiateur qui nous met en marche dans ce passage.
Par le don de la foi
et du baptême, nous recevons l’Esprit qui était promis. C’est bien Jésus, lui qui
est passé de la mort à la vie, « qui baptise dans l'Esprit Saint. » (Jean 1, 33) Nous sommes lavés par
son sang, nourris de sa chair, habités par son Esprit. Telle est la richesse
qu’il nous confie pour que, durant notre Pâque, notre passage sur cette terre en marche vers notre patrie, nous devenions des témoins crédibles,
qui osent, comme Marie de Magdala, proclamer par leurs vies : « J’ai
vu le Seigneur! » (Jean 20, 18) et qui racontent ce que le Ressuscité leur a dit.
Notre Pâque consiste
alors à vivre au quotidien le commandement de Jésus : « Si donc moi, le Seigneur
et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les
pieds les uns aux autres. » (Jean 13, 14-17)
Ou encore, selon la
belle homélie baptismale de Pierre : « En obéissant à la vérité, vous
avez purifié vos âmes pour vous aimer sincèrement comme des frères; aussi, d’un
cœur pur, aimez-vous intensément les uns les autres, car Dieu vous a fait
renaître, non pas d’une semence périssable, mais d’une semence impérissable :
sa parole vivante qui demeure. » (1 Pierre, 1, 22-23)
Évêque émérite de Gatineau