On connait la magnifique chanson populaire d’Yves Duteil : « Prendre un enfant par la main pour l'emmener vers
demain pour lui donner la confiance en son pas […]Prendre un enfant par le cœur
pour soulager ses malheurs tout doucement sans parler, sans pudeur […] En
regardant tout au bout du chemin prendre un enfant pour le sien. » (paroles)
Cette évocation poétique et musicale évoque bien l’importance
primordiale des parents dans l’éducation des enfants. Cela vaut pour tous les
aspects de la personnalité enfantine. Mais c’est particulièrement vrai de la dimension morale. « Les parents influent toujours sur le développement moral de
leurs enfants, en bien ou en mal. Par conséquent, ce qui convient, c’est qu’ils
acceptent cette responsabilité incontournable et l’accomplissent d’une manière
consciente, enthousiaste, raisonnable et appropriée. » (par 259) Les longs développements
que le pape consacre à cette question (par. 259-290) montrent bien l’importance
qu’il leur accorde.
Le pape François commente : « La famille ne peut
renoncer à être un lieu de protection, d’accompagnement, d’orientation, même si
elle doit réinventer ses méthodes et trouver de nouvelles ressources. Elle a
besoin de se demander à quoi elle veut exposer ses enfants. Voilà pourquoi,
elle ne doit pas éviter de s’interroger sur ceux qui sont chargés de leur
divertissement et de leurs loisirs, sur ceux qui rentrent dans leurs chambres à
travers les écrans, sur ceux à qui ils les confient pour qu’ils les guident
dans leur temps libre. Seuls les moments que nous passons avec eux, parlant
avec simplicité et affection des choses importantes, et les possibilités saines
que nous créons pour qu’ils occupent leur temps, permettront d’éviter une invasion
nuisible. Il faut toujours rester vigilant. L’abandon n’est jamais sain. Les
parents doivent orienter et prévenir les enfants ainsi que les adolescents afin
qu’ils sachent affronter les situations où il peut y avoir des risques
d’agression, d’abus ou de toxicomanie, par exemple. »
Et il ajoute : « Ce qui importe surtout, c’est de
créer chez l’enfant, par beaucoup d’amour, des processus de maturation de sa
liberté, de formation, de croissance intégrale, de culture d’une authentique
autonomie. C’est seulement ainsi que cet enfant aura en lui-même les éléments
nécessaires pour savoir se défendre ainsi que pour agir intelligemment et avec
lucidité dans les circonstances difficiles. »
Les parents sont la première école où l’enfant et
l’adolescent apprennent quelles sont les valeurs qui le soutiendront dans sa
vie et lui ouvriront des chemins d’amour, de service, de sens de l’autre et de
l’environnement humain et écologique.
Évêque émérite de Gatineau
(51e texte d’une série sur La joie de l’amour)
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