dimanche 29 juillet 2018

Prendre un enfant par le cœur

On connait la magnifique chanson populaire d’Yves Duteil : « Prendre un enfant par la main pour l'emmener vers demain pour lui donner la confiance en son pas […]Prendre un enfant par le cœur pour soulager ses malheurs tout doucement sans parler, sans pudeur […] En regardant tout au bout du chemin prendre un enfant pour le sien. » (paroles)
 
Cette évocation poétique et musicale évoque bien l’importance primordiale des parents dans l’éducation des enfants. Cela vaut pour tous les aspects de la personnalité enfantine. Mais c’est particulièrement vrai de la dimension morale. « Les parents influent toujours sur le développement moral de leurs enfants, en bien ou en mal. Par conséquent, ce qui convient, c’est qu’ils acceptent cette responsabilité incontournable et l’accomplissent d’une manière consciente, enthousiaste, raisonnable et appropriée. » (par 259) Les longs développements que le pape consacre à cette question (par. 259-290) montrent bien l’importance qu’il leur accorde.
 
Le pape François commente : « La famille ne peut renoncer à être un lieu de protection, d’accompagnement, d’orientation, même si elle doit réinventer ses méthodes et trouver de nouvelles ressources. Elle a besoin de se demander à quoi elle veut exposer ses enfants. Voilà pourquoi, elle ne doit pas éviter de s’interroger sur ceux qui sont chargés de leur divertissement et de leurs loisirs, sur ceux qui rentrent dans leurs chambres à travers les écrans, sur ceux à qui ils les confient pour qu’ils les guident dans leur temps libre. Seuls les moments que nous passons avec eux, parlant avec simplicité et affection des choses importantes, et les possibilités saines que nous créons pour qu’ils occupent leur temps, permettront d’éviter une invasion nuisible. Il faut toujours rester vigilant. L’abandon n’est jamais sain. Les parents doivent orienter et prévenir les enfants ainsi que les adolescents afin qu’ils sachent affronter les situations où il peut y avoir des risques d’agression, d’abus ou de toxicomanie, par exemple. »
 
Et il ajoute : « Ce qui importe surtout, c’est de créer chez l’enfant, par beaucoup d’amour, des processus de maturation de sa liberté, de formation, de croissance intégrale, de culture d’une authentique autonomie. C’est seulement ainsi que cet enfant aura en lui-même les éléments nécessaires pour savoir se défendre ainsi que pour agir intelligemment et avec lucidité dans les circonstances difficiles. »
 
Les parents sont la première école où l’enfant et l’adolescent apprennent quelles sont les valeurs qui le soutiendront dans sa vie et lui ouvriront des chemins d’amour, de service, de sens de l’autre et de l’environnement humain et écologique.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(51e texte d’une série sur La joie de l’amour)

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