La famille peut devenir un lieu de tensions, de conflits,
même de ruptures. Comment parvenir à gérer ces situations qui peuvent blesser
profondément un ou des membres de la famille?
Savoir dire des paroles et poser des gestes de pardon :
voilà des façons de retisser les liens familiaux, de les réparer, même de les
fortifier. C’est ce que le pape François (audience générale du 4 novembre 2015) a expliqué : « La famille est une grande école d’entraînement
au don et au pardon réciproque sans lesquels aucun amour ne peut durer
longtemps. Sans se donner et sans se pardonner, l’amour ne reste pas, il ne
dure pas. »
Chaque jour, nous nous heurtons, nous nous faisons du mal
l’un l’autre. C’est inévitable : nous sommes fragiles, souvent égoïstes,
pensant plus à nous-mêmes qu’à l’autre. Que faire alors? L’important est de retisser
chaque jour les fils que nous brisons ainsi. Plus nous attendons, plus nous
risquons que ça devienne difficile.
S. Paul recommandait aux disciples de ses communautés :
« Que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » (Éphésiens 4, 26) Le pape François dit la même chose aux membres des familles. Il insiste
sur ce secret simple, mais efficace pour guérir les blessures et pour éliminer
les accusations. Il importe de ne pas laisser la journée prendre fin « sans
se demander pardon, sans faire la paix entre époux et épouse, entre parents et
enfants, entre frères et sœurs. »
Et le pape explicite les bienfaits de cette pratique
quotidienne : « Les blessures guérissent, le mariage se fortifie, et
la famille devient une maison toujours plus solide, qui résiste aux secousses
de nos méchancetés petites et grandes. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de
se faire un grand discours, mais une caresse suffit : une caresse, et tout
est fini et recommence. Mais il ne faut pas finir la journée dans la guerre! »
Apprendre à pratiquer le pardon en famille nous rend capables
de le pratiquer aussi dans les diverses relations sociales. « La pratique
du pardon non seulement sauve les familles de la division, mais les rend
capables d’aider la société à être moins mauvaise et moins cruelle. »
Certes difficile à vivre! Mais l’Esprit de Jésus nous est donné pour nous en
rendre capables jour après jour.
Évêque émérite de Gatineau
(47e texte d’une série sur La joie de l’amour)
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