Jésus avait un GPS qui
l’a guidé durant sa vie et sa mort : sa Pâque, son passage de ce monde
vers le Père. C’était la volonté de son Père. Il l’a affirmé à ses
disciples : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui
m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. » (Jean 4, 34) Et encore : « Celui qui m’a envoyé est
avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »
(Jean 8, 29)
C’est particulièrement
durant son agonie que nous pouvons voir comment, au plus profond de sa
détresse, Jésus a cherché son chemin en se laissant guider par cette divine et
mystérieuse volonté du Père sur lui. « Mon âme est triste à mourir. Restez
ici et veillez. » Puis, il tombe à terre et prie pour que, s’il était
possible, cette heure s’éloigne de lui. Il disait : « Abba… Père,
tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce
que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux! » (Marc 14, 34-36)
Jésus a vécu son
chemin pascal en s’orientant sur la volonté du Père qui l’a envoyé. Il vit
cette Pâque avec au cœur un amour filial et un courage bien décidé à obéir au
Père, à lui faire totalement confiance, quelles que soient les difficultés de
ce chemin qui doit donner comme fruit la vie éternelle pour tous les humains. Et
sa dernière parole est pacifiée et filiale : « Père, entre tes mains
je remets mon esprit. » (Luc 23,46)
« Il n’y a pas
de moment ou d’action de la vie d’un croyant qui ne puisse être transformé en
un acte d’obéissance amoureuse au Père. Il suffit que nous nous demandions avec
un peu de recueillement et d’insistance : qu’est-ce que le Seigneur veut
que je fasse en ce moment et dans cette circonstance? » (Raniero
Cantalamessa) Les évangiles nous montrent que c’est ainsi que faisait Jésus.
Et c’est pour que sa
Pâque devienne la nôtre au ras des jours et des aléas divers, avec leurs joies
et leurs peines, que Jésus a ajouté : « Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un
me sert, mon Père l’honorera. » (Jean 12, 26) Notre GPS, c’est Jésus ressuscité nous incitant sans cesse par son
Esprit à nous conduire comme des filles et des fils qui se savent tendrement
chéris par le Père qui veut que nous passions avec son Fils vers notre demeure
éternelle. La vie, les gestes, les paroles du Fils incarné nous montrent et
nous disent constamment le chemin vers le Père.
Quelle espérance est
ainsi semée dans notre histoire, même au cœur de ses moments les plus
douloureux! Le Père, notre Père ne nous laisse jamais seuls et il nous aime! Et
il veut nous honorer pour toujours avec Jésus chez lui, chez nous.
Évêque émérite de Gatineau