Un jour, Jésus
rappelle à ses interlocuteurs ce que nous risquons parfois d’oublier et
qui est le sens même du couple humain : « N'avez-vous pas lu que le
Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme? » (Matthieu 19, 4) C’est bien ce qu’enseigne le début de la Bible :
« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et
femme il les créa. » (Genèse 1,27)
Le pape François,
dans son magnifique texte intitulé La joie de l’amour, commente : « Les deux grandioses premiers
chapitres de la Genèse nous offrent l’image du couple humain dans sa réalité
fondamentale. Dans ce texte initial de la Bible brillent certaines affirmations
décisives. » (par. 10)
Et il précise :
« Le couple qui aime et procrée est la vraie “sculpture” vivante (non pas
celle de pierre ou d’or que le Décalogue interdit), capable de manifester le
Dieu créateur et sauveur. C’est pourquoi l’amour fécond arrive à être le
symbole des réalités intimes de Dieu. » (par. 11) Ainsi, la relation
féconde du couple devient une image qui oriente notre méditation vers le
mystère de Dieu amour et vie, donateur généreux de vie. « Le Dieu Trinité
est communion d’amour, et la famille est son reflet vivant. » Le Dieu
auquel croient les chrétiens, dans son mystère le plus intime, est une famille,
« puisqu’il porte en lui-même la paternité, la filiation et l’essence de
la famille qu’est l’amour. »
Il faut admirer le
couple humain dans son visage lumineux. Pensons à la relation directe – les
yeux dans les yeux –, à cette rencontre avec « un visage, un “tu” qui
reflète l’amour divin. » C’est ce qu’exprime admirablement la femme du Cantique des Cantiques dans une
merveilleuse profession d’amour et de don réciproque : « Mon
bien-aimé est à moi, et moi à lui […]. Je suis à mon bien-aimé, et mon
bien-aimé est à moi! » (2, 16; 6, 3).
Pensons aussi à la
beauté de la procréation et de la famille. Dans la Bible, l’union matrimoniale
est évoquée à la fois dans sa dimension sexuelle et corporelle et aussi en tant
que don volontaire d’amour : étreinte physique et union des cœurs et des
vies. En jaillit la famille, construite de pierres vivantes. « La présence
d’enfants est, de toute manière, un signe de plénitude de la famille, dans la
continuité de la même histoire du salut, de génération en génération. » (par.
14)
Évêque émérite de Gatineau
(4e texte d’une série sur La joie de l’amour)