samedi 29 juillet 2017

Jésus connaît la souffrance des familles

Les récits évangéliques nous montrent Jésus se faire sans cesse proche des familles, de leurs souffrances, de leurs défis. Le pape François le note dans son texte intitulé : La joie de l’amour (par. 21). On y trouve les références aux divers textes ici commentés).
 
Jésus lui-même naît dans une famille modeste qui bientôt doit fuir vers une terre étrangère. Enfant, il a donc vécu avec Marie et Joseph comme un réfugié en Égypte, avec les souffrances qu’une telle situation inflige à une famille. Puis il a grandi dans un village obscur, avec d’autres enfants d’humbles familles. Un jour, il a mis sa famille en crise en affirmant que sa priorité était de rester dans la demeure de son Père du ciel : parole qui fut bien obscure et troublante pour ses parents. Il a connu la nécessité de gagner la vie de la famille. Il a vécu bien des tensions avec sa parenté proche.
 
Jésus est entré dans la maison de son ami le pêcheur Pierre, où la belle-mère de celui-ci est malade. On y voit sa sollicitude pour aider le couple plongé dans une situation angoissante.
 
Jésus se laisse impliquer dans le drame de la mort dans la maison de Jaïre. Il sent dans son cœur la souffrance de ce père alors que sa jeune fille est mourante. Jésus y va et pose le geste qu’il peut pour refaire cette famille, lui redonner de l’espoir. C’est aussi ce qu’il fait pour Marthe et Marie prises dans le deuil de leur frère Lazare qui vient de mourir. Elles l’appellent et l’attendent avec anxiété. Il se rend dans leur maison. Il les soutient, les console, redonne vie à cette famille.
 
Jésus écoute le cri désespéré d’une veuve du village de Naïn qui porte en terre son fils unique. Il ressent jusque dans le frémissement de ses entrailles le drame de cette famille décimée. Il se fait proche, touche le cercueil, redonne la vie à l’enfant et à sa mère le goût et le courage de continuer à vivre. Jésus, de même, écoute la clameur du père de l’épileptique dans un petit village bien modeste.
 
Jésus rencontre des publicains comme Matthieu ou Zachée dans leurs propres maisons. Il accueille des pécheresses comme la femme qui a fait irruption dans la maison du pharisien. Sans cesse, il va là où un couple, une famille souffre. Il va vers, il accueille, il se fait présent dans les lieux où habitent les gens, où ils vivent leurs joies et leurs souffrances, là où se nouent et se dénouent tant de drames conjugaux, familiaux, humains.
 
Jésus connaît les angoisses et les tensions des familles qu’il introduit dans ses paraboles : des enfants qui abandonnent la maison familiale pour tenter une aventure; des enfants difficiles, aux comportements inexplicables ou victimes de la violence. Il s’intéresse aux noces qui courent le risque d’être honteuses par manque de vin ou par l’absence des invités.
 
Jésus est proche aujourd’hui de tous ces maux qui frappent tant de couples, de familles, au long de jours et des saisons de la vie. Il faut le supplier d’y venir, d’y mettre en œuvre sa bonté, sa miséricorde, sa tendresse. Il le peut et il le veut, car il connaît toutes nos fragilités, mais aussi toutes nos aspirations à aimer vraiment et à vivre.
 
Il est bon de situer Jésus dans la longue histoire des familles dans la Bible. C’est ce que fait un texte intéressant auquel je vous réfère.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(5e texte d’une série sur La joie de l’amour)