samedi 13 juillet 2019

Une personne sainte intervient avec douceur dans les médias sociaux

Notre société est violente. Il ne s’agit pas toujours d’actes mortifères, bien qu’il y en ait trop! Mais la violence, surtout verbale, est partout, et marque particulièrement certains domaines.
 
Il suffit de conduire une automobile pour constater la brusquerie, les manques de civilité qui y règnent souvent. Pensons aux crises de « rage au volant » qui conduisent à des altercations, des insultes, souvent des provocations et même parfois des morts.
 
Et le domaine des médias sociaux, domaine favorable à l’expression sans retenue des émotions et des sentiments, devient une tentation pour des déferlements de violence verbale. Le pape François (par. 115) commente cette situation.
 
« Les chrétiens aussi peuvent faire partie des réseaux de violence verbale sur Internet et à travers les différents forums ou espaces d’échange digital. Même dans des milieux catholiques, on peut dépasser les limites, on a coutume de banaliser la diffamation et la calomnie, et toute éthique ainsi que tout respect de la renommée d’autrui semblent évacués. » On écrit ou dit sur ces réseaux des choses « qui ne seraient pas tolérables dans la vie publique, et on cherche à compenser ses propres insatisfactions en faisant déferler avec furie les désirs de vengeance. »
 
On y ignore trop souvent le huitième commandement de Dieu : « Ne pas porter de faux témoignage, ni mentir », et, commente le pape, « on détruit l’image de l’autre sans pitié. » Mettre de côté tout principe éthique, et en particulier le respect dû à la dignité de toute personne et le respect de la vérité, ouvre les vannes pour un déferlement de violence verbale qui peut plonger certaines personnes dans une détresse qui va jusqu’à conduire au suicide.
 
Rester fermement unis à Jésus donne une force intérieure qui « nous préserve de la contagion de la violence qui envahit la vie sociale, car la grâce apaise la vanité et rend possible la douceur du cœur. Le saint ne consacre pas ses énergies à déplorer les erreurs d’autrui; il est capable de faire silence devant les défauts de ses frères et il évite la violence verbale qui dévaste et maltraite. »
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(35e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

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