samedi 20 juillet 2019

Une personne sainte est humble

Une forme subtile de violence dans notre société consiste à regarder les autres de haut, à les juger et à passer son temps à leur donner des leçons. Mieux vaut, pour la paix, se réjouir du bien d’autrui, surtout des personnes qui nous reviennent le moins. Sans une telle attitude, impossible de croître dans la charité et donc de marcher sur le chemin de la sainteté. Car pas de charité sans humilité!
 
Le pape François (par. 117-121) commente les défis et combats de qui veut suivre Jésus qui est doux et humble de cœur. « L’humilité ne peut s’enraciner dans le cœur qu’à travers les humiliations. Sans elles, il n’y a ni humilité ni sainteté. Si tu n’es pas capable de supporter et de souffrir quelques humiliations, tu n’es pas humble et tu n’es pas sur le chemin de la sainteté. »
 
« La sainteté que Dieu offre à son Église vient à travers l’humiliation de son Fils. Voilà le chemin! L’humiliation te conduit à ressembler à Jésus, c’est une partie inéluctable de l’imitation de Jésus-Christ : “Le Christ […] a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces” (1 Pierre 2, 21). Pour sa part, il exprime l’humilité du Père qui s’humilie pour marcher avec son peuple, qui supporte ses infidélités et ses murmures. »
 
Le pape commente ensuite les « humiliations quotidiennes de ceux qui se taisent pour sauver leur famille, ou évitent de parler bien d’eux-mêmes et préfèrent louer les autres au lieu de se glorifier, choisissent les tâches les moins gratifiantes, et même préfèrent parfois supporter quelque chose d’injuste pour l’offrir au Seigneur. » Une personne humble, c’est-à-dire libérée de l’égocentrisme, peut oser discuter gentiment, réclamer la justice ou défendre les faibles face aux puissants, bien que cela lui attire des conséquences négatives pour son image.
 
L’humiliation n’est pas une chose agréable. Mais c’est « un chemin pour imiter Jésus et grandir dans l’union avec lui. Cela ne va pas de soi et le monde se moque d’une pareille proposition. C’est une grâce qu’il nous faut demander : “Seigneur, quand arrivent les humiliations, aide-moi à sentir que je suis derrière toi, sur ton chemin”. »
 
Cette attitude suppose un cœur libéré de cette agressivité qui jaillit d’un ego démesuré. C’est là l’œuvre du Christ et de l’Esprit qui permet de persévérer à faire le bien au milieu des obstacles, des rejets, des risques des toutes sortes. C’est cette assurance intérieure qui permet au psalmiste de se coucher avec un cœur pacifié et de bien dormir : « Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d'habiter, Seigneur, seul, dans la confiance. » (Psaume 4,9)
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(36e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un grand merci pour cette réflexion.
Elle tombe à point pour ce que notre famille vit en ce moment.
Pour garder notre paix, notre joie et notre amour, donnés par la Grâce de Dieu, il n'y a que le chemin de l'humilité, c'est à dire, l'abandon et la gratitude envers Dieu, et ceci pour tout ce que la vie nous réserve.
Tout en suivant les pas de Jésus,condamné injustement, mais combien victorieux sur le mal par son don d'Amour inconditionnel pour tous les enfants du Père.
Soyez béni en Jésus et Marie