mercredi 18 juillet 2012

Les médias sociaux et leurs impacts

Plusieurs événements récents forts importants attirent notre attention sur la popularité des médias sociaux et leurs impacts sur notre vie en société et en Église. J’en relève quelques-uns.

Lors du déroulement du « printemps arabe », ces moyens de communications et d'échanges furent des moyens primordiaux, entre bien sûr d’autres procédés plus traditionnels tels que le porte-à-porte, pour déclencher les événements et surtout influencer leurs déroulements par des interventions très rapidement planifiées. Ces médias ont permis des mobilisations presque instantanées et des réactions de foules qui ont conditionné la suite de l'histoire de ces pays.

Au Québec, le « printemps érable » a révélé avec acuité le même phénomène. On y a constaté que les jeunes sont fort habiles dans une telle culture, si nouvelle pour les personnes de mon âge. Certains ont noté l’incapacité du gouvernement et de tant d’autres organismes à entrer dans un tel dialogue. Toutefois, on a noté que la police de Montréal a compris l’impact de ces médias et a pris les moyens pour y être dans un style de dialogue qui a permis de calmer un peu le jeu et d’ouvrir des canaux pour une compréhension meilleure.

Et que dire de l’Église catholique? Au niveau du Vatican, les polémiques ont fait rage dans ces médias sur divers sujets : l’affaire de Recife, les déclarations du pape lors d’un voyage en Afrique, la levée de l’excommunication de 4 évêques. Suite à ce dernier évènement et à la tempête médiatique qu’il a provoquée, le pape a dû écrire à tous les évêques de l’Église catholique pour s’expliquer. On y lit : « Il m’a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par internet aurait permis d’avoir rapidement connaissance du problème. J’en tire la leçon qu’à l’avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d’informations. » Et le pape ajoutait : « Une autre erreur, qui m’attriste sincèrement, réside dans le fait que la portée et les limites de la mesure du 21 janvier 2009 n’ont pas été commentées de façon suffisamment claire au moment de sa publication ». Comment être immédiatement aussi clair et transparent que possible pour que la communication se fasse bien?

Tous ces faits nous invitent à une réflexion plus intense sur les nouvelles façons de communiquer dans nos sociétés et leurs impacts sur tout notre style de vivre ensemble et de bâtir une société plus conviviale, plus ouverte. Les mêmes défis existent aussi pour l‘Église catholique. Je me sens bien ignorant et dépourvu devant cette évolution profonde des techniques de communication et leurs impacts. Je n’en suis qu’au blogue, et encore! Alors, je veux continuer à y réfléchir.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau