Le pape a récemment rappelé la forte affirmation déjà
formulée dans sa Bulle d’indiction pour le Jubilé de la Miséricorde :
« Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant
de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur
cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent
vers nous afin qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de
la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions
briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour
cacher l’hypocrisie et l’égoïsme. » (n. 15)
S’adressant à des personnes engagées dans diverses
œuvres d’aide aux Églises persécutées, il ajoutait : « Je vous
encourage donc à poursuivre votre travail de charité chrétienne en continuant à
dénoncer ce qui bafoue la dignité de l’homme. » C’est un appel à donner à
manger, mais aussi à lutter contre les racines de tous ces choix et ces
politiques qui nient la dignité humaine.
Le pape en appelle à « un effort à faire pour
éliminer ce qui apparaît comme étant des accords tacites pour lesquels la vie
de milliers et de milliers de familles – femmes, hommes, enfants, vieillards –
mise sur la balance des intérêts paraît peser moins lourd que le pétrole et les
armes, et alors que l’on proclame la paix et la justice on tolère que les
trafiquants de mort agissent sur ces terres. »
Et il terminait en citant une très belle prière de
saint Éphrem : « Accepte notre offrande, notre Roi, et donne-nous
en échange le salut. Pacifie les terres dévastées, reconstruit les églises
incendiées afin que nous puissions tresser, lorsqu’une grande paix arrivera,
une grande couronne de fleurs provenant de partout, pour couronner le Seigneur
de la paix. » (S. Éphrem, Hymne sur la Résurrection)
Évêque émérite de Gatineau