lundi 24 juin 2019

Marcher avec son Dieu

Je lis dans le prophète Michée (6, 1-8) que Dieu s’adresse à son peuple comme à son allié. Telle est bien la situation depuis que Dieu s’est manifesté sur le Sinaï, et, par l’intermédiaire Moïse, a fait alliance avec ce peuple qu’il a tiré de l’esclavage égyptien (Exode 24,3-8). Mais cet allié n’a pas tenu son serment! Et Dieu lui fait un procès. Il l’appelle à la conversion et à la fidélité!
 
N’est-ce pas mon cas? Je suis bien en alliance avec Jésus et, par lui avec le Père, de par l’œuvre de l’Esprit. Cette alliance que Jésus a conclue sur la croix par son sang, j’ai consenti à y entrer par la foi et le baptême. Mais depuis?
 
C’est une grande grâce que l’Esprit me fasse un procès, cherchant à réveiller ma conscience! Il me rappelle les bienfaits et merveilles que le Père et Jésus ont multipliés pour moi depuis ma naissance, depuis mon baptême. Et au nom du Père et du Fils, il m’interpelle : « Que t’ai-je fait? En quoi t’ai-je fatigué? Réponds-moi. » Dieu est-il vraiment si exigeant à mon égard? Est-ce si difficile de le contenter? Que réclame-t-il de moi?
 
Il me le dit par son prophète. « On t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. »
 
Dieu réclame de moi une conversion du cœur. Dans un élan d’amour miséricordieux, il réclame que je le reconnaisse comme mon Allié toujours fidèle malgré mes infidélités.
 
Mais il réclame surtout que je reconnaisse comme un frère, une sœur, les personnes autour de moi, surtout celles qui subissent des injustices, qui sont écrasées par la pauvreté alors que je suis dans l’aisance. Il exige que je me révolte contre tout ce qui blesse, bafoue, humilie ses enfants : contre les multiples formes d’esclavage moderne, contre l’accaparement des biens de cette terre, contre la destruction de notre maison commune, notre terre, unique jardin pour tous et toutes.
 
Pour m’y entraîner, il a envoyé son Fils, son Bien-Aimé qui s’est fait homme pour m’indiquer par ses paroles et ses exemples le chemin de la sanctification, de la vie, du bonheur. Il a été consacré par l’onction spirituelle, afin de « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. » (Luc 4, 18-19)
 
Le Père me demande de marcher avec son Fils Jésus qui a toujours fait la volonté de son Père. N’a-t-il pas déclaré : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. » (Jean 4, 34) C’est à moi qu’il dit : « Écoute-le! »
 
Père, que ton nom soit sanctifié en moi, que ton règne vienne en moi, que ta volonté soit faite dans tous les aspects de ma vie!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(32e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

Aucun commentaire: