mardi 7 avril 2020

Par-delà le mur?

(En ce temps de la crise sanitaire qui touche toute la planète, ici comme ailleurs, où notre humanité est devant la mort de dizaines de milliers de personnes, je reprends un texte publié en 2015.)
 
Nous marchons tous, à petits pas ou à grande vitesse selon chacun, vers un mur inévitable : la mort! Sans doute à cause d’habitudes mentales ou bien par légèreté, nous ne pesons pas la gravité, le sérieux de cet obstacle devant nous. Comment se fait-il qu’on ne se demande pas plus sérieusement : y a-t-il quelque chose ou rien derrière ce mur?
 
Comment savoir? « Est-ce que les morts sont morts? » Ou encore : « Où serais-je quand je ne serai plus? » Je pense aux affirmations de Miguel de Unamuno voulant que je ne puisse être certain ni que mon anéantissement sera définitif et irrévocable, ni que je me prolongerai dans telles ou telles conditions! Dans quelque recoin de notre cœur, il reste toujours « une ombre, une ombre vague, l’ombre d’une ombre d’incertitude ». Il y a une mouche qui bourdonne à l’oreille de notre cœur : « Non, rien! » Puis elle se reprend : « Mais il doit bien y avoir quelque chose! »
 
Vivre toujours, même devenir des dieux : voilà la soif insatiable de notre être! Un homme, fils de Dieu, qui a vécu dans notre chair et notre histoire, nous a parlé de cette soif : Jésus. « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? » (Évangile de Jean 11, 25-26) Il est passé par la mort affreuse sur la croix, le rejet, le mépris. Mais il a vaincu la mort, est ressuscité et continue à montrer aux yeux de notre cœur ses plaies victorieuses et glorieuses. 
Je ne le sais pas, je crois à la vie éternelle par-delà le mur de la mort. Je crois pour un jour savoir par expérience les nouveautés de cette vie éternelle déjà en germe en moi par le baptême.
 
Joyeuse fête de Pâques!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau