vendredi 14 juin 2013

Les Écritures et la bonté de Dieu

À la suite du concile Vatican II et du document postsynodal sur la Parole, l’Église catholique affirme avec une conviction renouvelée qu’il est nécessaire de lire et d’approfondir les Paroles de l’Écriture. Dans la liturgie de chaque dimanche, nous trouvons plusieurs textes bibliques, aussi bien de l’Ancien que du Nouveau Testament. Dans les mouvements apostoliques et dans des paroisses, on indique des lieux et des temps pour entendre ensemble la Parole, l’écouter dans la prière et échanger sur ce qu’on en comprend pour en vivre.

Pourquoi est-ce si important? On y apprend à connaître Dieu, les secrets de son cœur, ses projets, sa miséricorde et sa bonté. C’est dans les Écritures que nous discernons les attraits de Dieu pour nous, ses sentiments envers nous, son souci devant nos blessures, son plaisir d’être reconnu comme notre Père du Ciel. On y reçoit aussi des orientations de sagesse et de discernement pour notre vie personnelle, communautaire et sociale.

C’est à travers les Évangiles et les lettres des apôtres qu’on apprend le sens toujours actuel et vibrant pour nous de la naissance de Jésus, de ses gestes de guérison, de ses enseignements, du rassemblement initiale dans les Douze Apôtres, de sa mort sur la croix de sa résurrection. « Voici manifestées la bonté et l’humanité de Dieu notre Sauveur », disait déjà l’Apôtre à Tite et par lui à toute la communauté; et aujourd’hui à nous  dans la liturgie de Noël (2, 11 et 3,4). Jésus a vécu tout cela « pour nous », affirme notre Credo.

Mais c’est dans la lumière de l’Ancien Testament qu’on parvient à goûter les richesses cachées en Jésus. Car sa vie, sa mort et sa résurrection accomplissent les prophéties qui ont longuement préparé le Peuple de Dieu à cette œuvre merveilleuse de Dieu venant libérer toute l’humanité de l’esclavage et de la dégradation pour la conduire à la résurrection et à la vie éternelle en Jésus par l`Esprit. Les Écritures nous ouvrent des perspectives de vie et d'espérance qui sont lumière et vitalité quotidiennes pour qui les accueille de tout son cœur.

Les Écritures sont nécessaires à qui veut connaître les immenses miséricordes du Seigneur, ses bontés, ses fidélités, son grand projet de paix pour nous, pour tous les peuples et tous les humains, à travers tous les siècles. Elles nous montrent que notre fraternité et notre solidarité ne doivent pas avoir de barrière ni bâtir de murs, mais s’ouvrir à tout humain. Les Écritures, c’est une source fraîche et toujours jaillissante au cœur de nos déserts.

†Roger Ébacher
Archevêque émérite de Gatineau