À l'approche de Noël, il me semble pertinent
d’écouter une parole donnée à l’Église et au monde par le concile Vatican II.
« Par son incarnation, le Fils de Dieu s'est
en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains
d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volonté
d'homme, il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment
devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché. »
(L’Église dans le monde de ce temps, par. 22.)
Jésus, c'est Dieu prenant chair pour s'approcher de
tout être humain. En révélant le cœur de Dieu, Jésus expose en même temps à
tout être humain sa dignité unique, le sens de son existence, sa destinée
divine. Jésus révèle à chaque personne ce qu'elle vaut aux yeux de Dieu.
Encore cette année, bien des « bergers »,
ces pauvres entre les pauvres, ces méprisés, ces marginalisés, vont se mêler à
la foule de nos églises. Ils viennent en espérant y trouver chaleur et accueil,
et ainsi entendre la Bonne Nouvelle que Dieu, en Jésus, est tout proche d'eux.
Dans nos églises vont venir des « petits ».
Que nos communautés soient Marie qui pose devant eux le « signe » :
un enfant emmailloté dans des langes et couché dans une crèche. Ils sauront
alors deviner le divin message d'amour et de paix pour tous les humains. La tendresse, la bonté, la miséricorde de Dieu ont trouvé
un visage. Il ne faut pas l'obscurcir par notre froideur ou nos peurs.
Et soyons sûrs que le meilleur service à rendre à
notre monde d’ici, c'est de lui présenter vraiment Jésus, unique chemin vers le
Père, unique vérité sur l'être humain et sa dignité, unique vie qui renouvelle
radicalement nos hivers pour y semer des printemps éternels.
Évêque émérite de Gatineau