L’histoire se répète. Il nous arrive de reprendre cette expression pour
comprendre et expliquer une situation qui se passe dans notre vie et notre
famille ou encore dans notre ville et pays. Les événements des derniers mois
par rapport à l’accueil des réfugiés et de la migration de population entière
fuyant la guerre et la faim viennent redire encore les craintes et barrières
qui habitent le cœur humain. La peur de l’étranger, de l’autre différent de soi
par la couleur de sa peau, sa culture, sa langue, sa religion n’est pas un
phénomène nouveau. Il suffit de faire un retour dans l’itinéraire de notre
humanité pour comprendre que l’histoire se répète. La migration des peuples ne
date pas d’hier. Les images des réfugiés syriens marchant par milliers sont
certainement similaires à d’autres récits du genre à travers les âges.
Le récit de la Samaritaine (Jean 4, 5-42) qui rencontre Jésus au puits fait également
écho à une situation où la crainte de l’autre empêchait l’accueil, la
communication, le partage, la solidarité. La Samaritaine et Jésus sont venus
pour boire. Ils cherchaient la même chose, ils voulaient combler leur soif. Ce
simple geste du quotidien de personnes en chemin allait ouvrir sur un demain
meilleur pour cette femme et son peuple. Tout d’abord, Jésus dépasse les
préjugés et principes qui empêchaient les Juifs de parler aux Samaritains. Il
accueille l’étrangère en lui adressant la parole pour lui demander de l’eau.
L’accueil passe par les besoins qui sont communs pour la dignité de tous les
êtres humains, c’est-à-dire boire, manger, se vêtir, avoir un toit, être aimé,
être reconnu, s’accomplir. En ce sens, nous sommes toutes et tous des migrants.
Mais ce premier contact avec la Samaritaine dépasse l’accueil. Cette
rencontre débouche sur un pont entre la soif de son peuple et celle des Juifs. Jésus
propose une source plus grande, une « eau » qui comble la soif du
bonheur. Cette source, c’est l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun et
chacune de nous, pour toute l’humanité. L’accueil de Jésus témoigne de la
grande miséricorde de Dieu. Aujourd’hui et demain, nous sommes invités à créer
des ponts entre nous, spécialement avec l’étranger. Le pape François le
rappelle sans cesse, un chrétien construit des ponts avec les autres et non des
murs.
Dans son livre Devenir enfant de Dieu, Mgr Roger Ébacher écrit ceci sur la Samaritaine : « Elle
est ainsi conduite à vivre le culte d’adoration dans lequel les hommes de
toutes races se retrouvent rassemblés dans la famille des enfants de
Dieu. »
Diacre permanent