Saint Paul (1 Corinthiens 13, 1-13) a fortement
insisté sur la nécessité de l’amour à la base et comme moteur de toute vie chrétienne.
Cet enseignement est essentiel pour ce qui concerne la construction et l’affermissement
du couple et de la famille.
Nous employons comme
équivalents les termes « amour » et « charité ». Ces deux mots
sont très dévalorisés aujourd’hui. L’amour est réduit à un sentiment vague et
passager. La charité est comprise comme une condescendance envers l’autre. Il
faut retrouver la vérité et par le fait même la nécessité de l’amour-charité
dans la vie quotidienne.
L’amour est la
réalité fondamentale du couple et de la famille. C’est la plus grande valeur,
l’unique absolument nécessaire. C’est elle qui assure la construction du couple
et de la famille. Elle est la base et le moteur de sa fécondité et de son rayonnement.
Certes, bien
d’autres attitudes sont utiles, souvent nécessaires pour qu’un couple se forme
solidement, pour qu’une famille se développe dans l’harmonie et le respect mutuel
de ses membres. Mais sans l’amour, tous ces autres talents finissent par ne
servir à rien. Ils ne permettent pas d’atteindre le but recherché :
construire une communauté de vie et d’amour soutenant l’estime mutuelle et
l’épanouissement de ses membres.
Il ne faut jamais
cesser de désirer, de chercher, de pratiquer l’amour, de le rendre actif dans
le foyer. Car l’amour est ce qu’il y a de plus efficace et de plus complet dans
le service de l’unité et de l’épanouissement de la vie.
On peut donc
affirmer qu’aimer est la règle d’or sur laquelle tabler, se mesurer pour
construire un milieu de vie épanouissant. On y comprend alors que, par exemple,
parler sans être animé par l’amour peut détruire les relations qui doivent
unifier les membres de la communauté familiale. Ou encore, quelqu’un pourrait
se tuer à travailler pour sa famille. Sans amour, le résultat sera nul. Car
seul l’amour peut donner courage et fidélité jusqu’au bout dans le don de soi à
l’autre.
Aussi, le pape
François a pu écrire dans La joie de
l’amour (par. 89) : « Nous ne pourrions
pas encourager un chemin de fidélité et de don réciproque si nous ne stimulions
pas la croissance, la consolidation et l’approfondissement de l’amour conjugal
et familial. »
Mais cet amour, quel
est-il? Comment se montre-t-il? Par quels actes se manifeste-t-il dans sa
vérité? C’est ce que nous verrons dans les prochains textes.
Évêque émérite de Gatineau
(9e texte d’une série sur La joie de l’amour)