L’amour est ce qu’il y a de plus efficace au service de l’unité
du couple et de la famille. Or, la jalousie, avec toutes ses mesquineries, s’y
oppose radicalement. Amour et envie se contredisent.
Car l’amour parle de bonheur et l’envie parle de tristesse.
L’amour appelle le respect qui facilite les relations,
cimente l’union, alors que la jalousie sépare et insiste sur ce qui divise.
L’envie pour sa part refuse les inégalités et le respect des richesses de l’autre.
Les fruits de la jalousie envieuse sont l’animosité, la
colère, les querelles de toutes sortes. L’amour au contraire est douceur et générosité.
L’histoire de Caïn et Abel montre que cette jalousie
envieuse empoisonne les relations humaines et conduit à la destruction, même au
meurtre.
Le livre des Actes des Apôtres (17, 1-8) donne un exemple de ce que produit la jalousie dans
une communauté, de la plus petite à la plus grande. Paul prêchait avec succès
Jésus ressuscité. « Mais les Juifs, pris de jalousie, ramassèrent sur la
place publique quelques vauriens; ayant provoqué des attroupements, ils semaient
le trouble dans la ville. »
« L’envie est une tristesse à cause du bien d’autrui,
qui montre que le bonheur des autres ne nous intéresse pas, car nous sommes
exclusivement concentrés sur notre propre bien-être. Alors que l’amour nous
fait sortir de nous-mêmes, l’envie nous porte à nous centrer sur notre moi. Le
véritable amour valorise les succès d’autrui, il ne les sent pas comme une
menace, et il se libère du goût amer de l’envie. Il accepte que chacun ait des
dons différents et divers chemins dans la vie. Il permet donc de découvrir son
propre chemin pour être heureux, permettant que les autres trouvent le
leur. » (pape François, La joie de l’amour
par. 96) Et il ajoute : « L’amour nous porte à un sentiment de
valorisation de chaque être humain, en reconnaissant son droit au bonheur. »
Évêque émérite de Gatineau
(12e texte d’une série sur La joie de l’amour)