« L’Église a pour mission d’annoncer la miséricorde de
Dieu, cœur battant de l’Évangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à
l’esprit de tous. L’Épouse du Christ adopte l’attitude du Fils de Dieu qui va à
la rencontre de tous, sans exclure personne. » (pape François) Ainsi
doivent agir les véritables enfants de Dieu le Père, les sœurs et frères de Jésus
animés par son Esprit.
La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de
l’Église. Dans son annonce de l’Évangile et dans son témoignage au monde, rien
ne doit en être privé. Cette attitude est donc aussi à vivre envers toutes les
personnes, les couples, les familles qui souffrent toutes sortes de blessures, rappelle
le pape François dans son texte magistral La
joie de l’amour (par. 309). Il nous faut souvent nous rappeler que nous
ne sommes pas des contrôleurs, mais bien des facilitateurs de la grâce. L’Église
n’est pas une douane, elle est « la maison paternelle où il y a de la
place pour chacun avec sa vie difficile ». (La joie de l’Évangile, par. 47)
Dans toutes nos pensées, nos paroles, nos actions et même
nos omissions, « on doit toujours mettre un soin particulier à souligner
et encourager les valeurs plus hautes et centrales de l’Évangile, surtout la
primauté de la charité comme réponse à l’initiative gratuite de l’amour de
Dieu. » (La joie de l’amour, par 311) Il nous coûte parfois beaucoup de faire place à l’amour inconditionnel
de Dieu! « Nous posons tant de conditions à la
miséricorde que nous la vidons de son sens concret et de signification réelle,
et c’est la pire façon de liquéfier l’Évangile. » La miséricorde n’exclut
pas la justice et la vérité, mais avant tout, nous devons dire qu’elle est la
plénitude de la justice et la manifestation la plus lumineuse de la vérité de
Dieu. C’est pourquoi, toutes les notions qui remettent en question la
toute-puissance de Dieu, et en particulier sa miséricorde, sont inadéquates,
donc à revoir.
Voilà un cadre qui nous situe dans le contexte d’un discernement
pastoral empreint d’amour miséricordieux pour traiter avec les personnes vivant
des situations matrimoniales « irrégulières ». Il nous fait tendre
toujours à comprendre, à pardonner, à accompagner, à attendre, et surtout à
intégrer. C’est, dit le pape (par. 15), la logique qui doit prédominer dans l’Église,
pour « faire l’expérience d’ouvrir le cœur à ceux qui vivent dans les
périphéries existentielles les plus différentes ». Toutes les personnes
qui accompagnent des couples blessés pourront ainsi les « écouter avec
affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des
personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à
reconnaître leur place dans l’Église. »
Évêque émérite de Gatineau
(58e et dernier texte d’une série sur La joie de l’amour)
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