Dans les textes précédents, j’ai résumé les quatre premières
caractéristiques du style de vie auquel Jésus appelle ses disciples, selon le
pape François :
-
Endurance, patience et douceur (112-121).
-
Audace et ferveur (129-139).
-
En communauté (147-157).
-
Le pape en identifie une cinquième : une personne
sainte est dotée d’un esprit de prière (« En prière constante »)
(147-157).
Ce sont là cinq chemins de sanctification au ras de la vie
quotidienne avec ses joies et ses peines, ses morts et ses résurrections.
Jésus, dès l’âge de douze ans, allait au temple avec ses
parents pour prier. Jésus priait en allant sur les routes vers les pécheurs et
les rejetés par la société. Jésus priait la nuit, seul sur la montagne. Jésus
priait en présence de ses disciples et ainsi leur enseignait à prier. S. Jean
nous apprend que la veille de sa mort, Jésus, levant les yeux au ciel, a fait
une longue prière pour lui-même, pour ses disciples, pour toutes les personnes
qui croiront en lui, donc pour chacun et chacune de nous. Jésus priait sur la
croix.
Le pape est catégorique : « Je ne crois pas dans
la sainteté sans prière, bien qu’il ne s’agisse pas nécessairement de longs
moments ou de sentiments intenses. » (par. 147)
S’efforcer de vivre toujours en la présence de Dieu, ne pas
se lasser de désirer Dieu, de l’adorer en tout, de toujours rendre grâces, même
au milieu des diverses occupations de la vie ordinaire, des déboires, des croix :
voilà le style de vie que l’Esprit œuvre de faire jaillir en nous, les
disciples de Jésus qui veulent suivre leur Seigneur et Maître dans ce chemin de
prière.
Mais pour que cela soit possible, « il faut aussi
quelques moments uniquement pour Dieu, dans la solitude avec lui. » La
prière est « un commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul
à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé ». (Thérèse d’Avila) La prière confiante est une réaction du cœur
qui s’ouvre à Dieu pour écouter la voix suave du Seigneur qui résonne dans le
silence.
Et le pape nous exhorte avec fermeté : « J’ose
donc te demander : Y a-t-il des moments où tu te mets en sa présence en
silence, où tu restes avec lui sans hâte, et tu te laisses regarder par lui?
Est-ce que tu laisses son feu embraser ton cœur? Si tu ne lui permets pas
d’alimenter la chaleur de son amour et de sa tendresse, tu n’auras pas de feu,
et ainsi comment pourras-tu enflammer le cœur des autres par ton témoignage et
par tes paroles? Et si devant le visage du Christ tu ne parviens pas à te
laisser guérir et transformer, pénètre donc les entrailles du Seigneur, entre
dans ses plaies, car c’est là que la miséricorde divine a son siège. »
(par. 151)
« Dans le
silence, il est possible de discerner, à la lumière de l’Esprit, les chemins de
sainteté que le Seigneur nous propose. […] Pour tout disciple, il est
indispensable d’être avec le Maître, de l’écouter, d’apprendre de lui,
d’apprendre toujours. Si nous n’écoutons pas, toutes nos paroles ne seront que
du bruit qui ne sert à rien. » (par.150)
Comment de telles paroles me guident-elles pour discerner la
qualité spirituelle et apostolique de ma vie quotidienne?
Évêque émérite de Gatineau
(43e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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