mardi 3 septembre 2019

La sanctification est un chemin communautaire

Nous connaissons les moines trappistes de Tibhirine qui se sont préparés ensemble au martyre. L’Église les a déclarés tous en même temps « bienheureux ». Nous connaissons aussi le couple Martin. Les deux époux ont été canonisés en même temps parce qu’ils ont vécu saintement la vie ordinaire des époux chrétiens. Beaucoup d’autres couples ne sont pas canonisés, mais pour qui la vie dans le mariage a été un instrument du Christ pour la sanctification de chaque conjoint.
 
Le pape François (par. 141) l’affirme sans hésitation : « La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux. […] Vivre ou travailler avec d’autres, c’est sans aucun doute un chemin de développement spirituel. »
 
Que ce soit en famille, en paroisse, en communauté religieuse, la vie communautaire est faite de beaucoup de petits détails quotidiens. Le pape (par. 144) note que Jésus invitait ses disciples à prêter attention aux détails. Et il en donne une liste apte à attirer notre attention sur les petits détails de notre propre vie avec les autres :
 
« Le petit détail du vin qui était en train de manquer lors d’une fête.
Le petit détail d’une brebis qui manquait.
Le petit détail de la veuve qui offrait ses deux piécettes.
Le petit détail d’avoir de l’huile en réserve pour les lampes au cas où tarderait le fiancé.
Le petit détail de demander à ses disciples de vérifier combien de pains ils avaient.
Le petit détail d’avoir allumé un feu de braise avec du poisson posé dessus tandis qu’il attendait les disciples à l’aube. »
 
Autre exemple : non seulement dans le couple et dans la famille, mais dans toute communauté, doivent être employés généreusement, en vérité et avec cœur trois mots-clés (par. 133) : « s’il te plaît, merci, pardon ». Ce sont de telles petites attentions qui, vécues au bon moment, protègent et alimentent jour après jour l’amour dans la communauté. Les membres s’y protègent mutuellement. Et Jésus qui y est présent, protège et sanctifie ce lieu de vie ensemble et chacun de ses membres.
 
Car, à l’opposé de la tendance à l’individualisme consumériste qui finit par nous isoler dans la quête du bien-être en marge des autres, une telle vie communautaire est un véritable chemin de sanctification.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(42e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

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