vendredi 11 novembre 2011

Mes dernières semaines avant ma retraite

Le 1er décembre, je serai à la retraite pour vrai. Certes, le Pape a accepté le 12 octobre la démission que je lui ai envoyée à l’âge de 75 ans, comme me le demande de Droit Canonique de l'Église. Mais j’ai été élu administrateur diocésain de Gatineau en attendant l’arrivée de notre nouvel évêque, Mgr Paul-André Durocher, le 30 novembre 2011.

Entretemps, beaucoup de personnes et de groupes du diocèse ont voulu me dire leurs remerciements, échanger avec moi sur ce que nous avons vécu durant ces 23 ans de mon service épiscopal ici et prendre le temps de partager un repas. J’apprécie ces marques d’affection, de soutien et aussi toutes ces occasion de me donner de bons conseils pour m’aider à trouver mon chemin dans cette retraite toute proche et encore mystérieuse pour moi.

Je note en particulier la célébration d’action de grâce du 1er novembre vécue à la cathédrale de Gatineau. Elle fut particulièrement bonne pour mon coeur. J’ai apprécié célébrer avec une assemblée aussi nombreuse, chaleureuse, variée, qui représentait bien les divers aspects de la vie diocésaine. Merci à toutes les personnes présentes et à celles qui auraient voulu venir mais qui en furent empêchées.

On m’a alors laissé beaucoup de dons très généreux. Il m’est impossible de remercier chaque personne individuellement. Je veux donc par ce mot remercier les donatrices et donateurs aussi généreux et les communautés qui ont ainsi manifesté leur attachement à notre diocèse et à ma personne. Dans de très belles cartes de souhaits bien formulés, plusieurs m’ont invité à me servir de ces cadeaux pour un repos, un voyage ou d’autres projets. Une fois à ma retraite, je penserai à vous toutes et tous, avec grande reconnaissance, quand je me souviendrai de cette soirée et que j’utiliserai les dons pour continuer à vivre dans la joie, l’espérance et le rayonnement de l’Évangile.

Les trois évêques des diocèses suffragants (Amos, Rouyn-Noranda et Mont-Laurier) Mgr Gilles Lemay, Mgr Dorylas Moreau et Mgr Vital Massé ainsi que Mgr Terrence Prendergast archevêque d‘Ottawa se sont joints à nous pour cette imposante célébration. A la fin de la messe, j’ai entendu des mots très touchants de remerciements prononcés respectivement par l’Archevêque d’Ottawa, par l’abbé Rodhain Kasuba Malu, représentant le clergé, par Sœur Denise Blouin et Lucie Bacon, agentes de pastorale, par M. Tom Miles, représentant la communauté anglophone et par M. Pierre-Paul Périard, au nom des conseils de fabrique.

Mgr Prendergast a notamment souligné le fait que j’ai présidé à la rédaction du document : De la souffrance à l’espérance, où nous avons pu formuler les premières lignes de conduite catholiques au monde sur la prévention et la lutte contre les abus sexuels. Pour sa part, l’abbé Kasuba Malu a nommé mon souci d’assurer une coresponsabilité dans la mission entre les baptisés et les pasteurs. Il a aussi signalé la confiance dont j’ai cherché à faire preuve envers mes divers collaborateurs et collaboratrices, prêtres, religieux et religieuses, communautés paroissiales et autres, multiples personnes laïques engagées dans tous les champs de la vitalité de notre Église et du monde de l’Outaouais. Les deux agentes de pastorale ont voulu me lire un acrostiche présentant avec humour mon caractère et mon engagement dans le milieu. Les représentants des communautés anglophones et des fabriques ont dit ma présence dans tous les milieux du diocèse durant ces années. Merci à tous et toutes.

Je veux ici remercier aussi tous les journalistes qui, dans les médias régionaux ou même nationaux, m’ont permis de rejoindre les gens d’ici et d’ailleurs. Je leur en suis reconnaissant. Car je sais que leur boulot n’est pas toujours facile. Ils doivent souvent faire vite pour être prêts au moment de la tombée des nouvelles pour le prochain bulletin. J’ai apprécié leur souci de rendre honnêtement les messages qu’ils recueillaient de moi. Ils rendent un précieux service à notre population par leur fidélité à traduire en termes simples et en images la vie d’ici.

Qu’est-ce que je souhaite laisser comme héritage, suite à mes travaux ici? J’ai aimé proclamer : « Toi, tu n’es pas un numéro, perdu dans la foule anonyme. Dieu t’aime personnellement. » Je serais très heureux si beaucoup gardaient la conviction intime et vitale dans leur cœur que Dieu les aime personnellement, avec une fidélité que rien ne peut rompre de sa part.

Le 30 novembre, je quitterai donc ce poste de responsabilité avec dans le cœur de beaux souvenirs de ces années vécues dans le quotidien des joies et des peines d’une Église qui est bien vivante, dynamique, porteuse de la vitalité évangélique, proche des personnes appauvries et des jeunes. Merci à toutes et tous pour m’avoir permis de telles expériences de vie qui me resteront toujours précieuses à l’avenir, quel que soit le chemin que l’Esprit-Saint voudra bien m’inviter à fréquenter.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau