lundi 15 avril 2013

Vatican II : qu’est-il devenu pour nous?

Le 25 janvier 1959, le Bon Pape Jean XXIII posait le geste prophétique d’annoncer la tenue d’un concile œcuménique. Cet évènement ecclésial nous a donné  seize documents, mais surtout un souffle, une orientation, un dynamisme. La prière préparatoire à ce Concile nous faisait demander une « nouvelle Pentecôte ». L’Esprit conciliaire souffle-t-il encore sur nous, sur notre communauté?

En cette année marquant le 50e anniversaire de la fin de cet évènement, il est opportun de nous poser des questions sur la façon dont nous avons vraiment reçu ce Concile dans nos vies personnelles et communautaires. La Parole de Dieu est-elle devenue plus présente parmi nous? Inspire-t-elle toute notre existence chrétienne? La liturgie est-elle vécue comme « source et sommet » de la vie ecclésiale? Avons-nous assumé vraiment la vision de l’Église Peuple de Dieu, communauté missionnaire, sacrement de salut? Où en est-on dans l’accueil aux charismes, aux ministères, aux diverses formes de participation du Peuple de Dieu? Les demandes insistantes de Jean XXIII et les directives conciliaires pour un dialogue ouvert, respectueux et cordial avec notre monde ont-elles provoqué un effort suffisant de notre part?

Jean-Paul II écrivait le 6 janvier 2001 au sujet des textes conciliaires: « À mesure que passent les années, ces textes ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat. Il est nécessaire qu'ils soient lus de manière appropriée, qu'ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à l'intérieur de la Tradition de l'Église. Alors que le Jubilé est achevé, je sens plus que jamais le devoir d'indiquer le Concile comme la grande grâce dont l'Église a bénéficié au vingtième siècle: il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence. »

Une vraie réception des orientations conciliaires exige le travail de beaucoup de groupes dans l’Église : équipes pastorales mandatées, équipes locales d’animation pastorale, conseils pastoraux, équipes de liturgie, agentes et agents de pastorale, membres des mouvements divers. Chaque membre de l’Église, responsable avec tout le Corps du Christ du présent et du futur de notre qualité de vie en Église, est aussi interpelé pour accueillir ce que l’Esprit, par Vatican II, veut dire aujourd’hui à son Église locale. L’évènement conciliaire est terminé depuis 50 ans. Est-ce que l’énergie spirituelle alors insufflée à l’Église et au monde marque encore d’une façon vitale et dynamique notre vie personnelle ou familiale, notre Église locale? Comment?
(39e texte d’une série sur Vatican II)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau