vendredi 13 mai 2016

Réinsertion sociale et miséricorde

La miséricorde a sa place, une place irremplaçable, dans notre société si elle veut devenir plus fraternelle, plus juste en somme. « Pensons à tout ce que l’on essaie de faire pour la réinsertion sociale des détenus, afin que celui qui a commis une erreur puisse, une fois qu’il a payé sa dette à la justice, trouver facilement un travail, au lieu de rester en marge de la société. » C’est le pape François qui s’exprime ainsi dans son livre : Le nom de Dieu est miséricorde (p.100).
 
Le Pape donne un fait qu’il a vécu pour appuyer cette affirmation : « J’ai utilisé une croix pastorale en bois d’olivier, réalisée dans un atelier de menuiserie qui fait partie d’un projet de réinsertion pour les détenus et les drogués. »
 
De telles phrases nous interpellent. Dans les années récentes, la tendance ici fut plutôt à durcir les peines, à les allonger, souvent dans des conditions fort peu propices à une préparation au retour dans la vie sociale et familiale.
 
Le pape précise encore : «  Avec la miséricorde, la justice est plus juste, elle se réalise pleinement. Cela ne veut pas dire qu’il faille être laxiste, ouvrir tout grand les portes des prisons pour laisser sortir ceux qui ont commis des délits très graves. Cela veut dire que nous devons aider ceux qui sont tombés à se relever. »
 
Et le pape met le doigt sur une tentation : « Parfois, nous préférons enfermer quelqu’un en prison plutôt que d’essayer de le récupérer, en l’aidant à se réinsérer dans la société. » (p. 101)
 
Nous ne savons pas pardonner! Nous en appelons, souvent à grands cris, à la justice, en oubliant que les criminels restent des humains, nos sœurs et nos frères, des personnes qui ont droit à notre soutien.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau