vendredi 17 juin 2016

Bravo aux pères de famille

C’est dans l’Église catholique qu’on a d’abord fêté les pères de famille, dans le sillage de la fête de saint Joseph, père adoptif de Jésus. Ça remonte au XIVe siècle. Et ce n’est qu’au début du XXe siècle que fut instaurée une fête civile des pères.
 
Cette fête est belle. Elle est importante dans notre culture actuelle. Il est urgent de revaloriser le rôle du père, le sens de la paternité. Des études sur la façon dont les pères québécois assument leurs responsabilités parentales et éducatrices montrent une évolution vers une responsabilité plus équilibrée du père et de la mère dans la vie familiale et l’éducation des enfants.
 
Le pape François et les représentants de tous les évêques du monde réunis en synode à Rome ont réfléchi à cette problématique qui est sans doute fort différente selon les pays et les cultures. Toutefois, le pape a su tirer de ces échanges des éléments positifs et dynamiques. J’en cite quelques phrases.
 
Le pape affirme d’abord : « Tout enfant a le droit de recevoir l’amour d’une mère et d’un père, tous deux nécessaires pour sa maturation intégrale et harmonieuse. » (par. 172) Et il commente : « Tous deux, homme et femme, père et mère, sont “les coopérateurs de l’amour du Dieu Créateur et comme ses interprètes”. Ils montrent à leurs enfants le visage maternel et le visage paternel du Seigneur. En outre, ensemble, ils enseignent la valeur de la réciprocité, de la rencontre entre des personnes différentes, où chacun apporte sa propre identité et sait aussi recevoir de l’autre. »
 
On affirme que dans la culture occidentale la figure du père est symboliquement absente. On parle d’une « société sans pères ». Il y eut la libération du père comme représentant de la loi qui s’impose de l’extérieur, du père comme censeur du bonheur de ses enfants et obstacle à l’émancipation et à l’autonomie des jeunes. Mais « comme c’est souvent le cas, on est passé d’un extrême à l’autre. Le problème de nos jours ne semble plus tant être la présence envahissante des pères que leur absence, leur disparition. » (176) Pourtant, « Il n’est pas bon que les enfants soient sans parents et qu’ainsi ils cessent prématurément d’être enfants. »
 
Le père comme la mère, le père avec la mère, a un rôle irremplaçable dans le devenir, la maturité des enfants.
 
Bonne fête des Pères!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau