samedi 10 décembre 2016

Être transformés par l’Esprit

« Jésus veut des évangélisateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle non seulement avec des paroles, mais surtout avec leur vie transfigurée par la présence de Dieu. »(EG 259) C’est là l’œuvre en nous de l’Esprit de Jésus ressuscité. Aussi, faut-il s’ouvrir sans crainte à son action. L’Esprit Saint est l’âme de l’Église qui évangélise, l’âme de chaque évangélisateur. Sans cet Esprit, toute annonce de l’Évangile risque de manquer d’âme.
 
Le pape François rejette toute approche qui sépare une spiritualité qui transforme le cœur et une spiritualité axée sur un fort engagement social et missionnaire. Les évangélisateurs mus par l’Esprit sont ceux qui à la fois « prient et travaillent. » (EG 262) Il ne faut pas séparer contemplation et action. « Il faut toujours cultiver un espace intérieur qui donne un sens chrétien à l’engagement et à l’activité. » Ce fut la pratique constante des évangélisateurs et évangélisatrices qui jalonnent toute histoire de l’Église.
 
Le pape relève quelques motivations qui aideront à les imiter aujourd’hui (EG 264-284). Toutes ces motivations se ramènent à une seule : « La rencontre personnelle avec l’amour de Jésus qui nous sauve. » Ce qui peut se vivre de multiples façons.
 
La première façon est de se laisser regarder par Jésus et de le regarder longuement sur la croix. L’expérience de l’amour de Jésus pour nous et d’être sauvé par lui nous pousse à toujours plus l’aimer. Car, « quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaître? Si nous ne ressentons pas l’intense désir de le communiquer, il est nécessaire de prendre le temps de lui demander dans la prière qu’il vienne nous séduire. » (EG 264)
 
« Toute la vie de Jésus, sa manière d’agir avec les pauvres, ses gestes, sa cohérence, sa générosité quotidienne et simple, et finalement son dévouement total, tout est précieux et parle à notre propre vie. Chaque fois que quelqu’un se met à le découvrir, il se convainc que c’est cela même dont les autres ont besoin. […] L’enthousiasme à annoncer le Christ vient de la conviction que l’on répond à cette attente. » Plus quelqu’un goute profondément l’amitié et le message de Jésus, plus il saura en témoigner. C’est là la source d’où jaillit un témoignage brûlant en faveur de Jésus. « Unis à Jésus, cherchons ce qu’il cherche, aimons ce qu’il aime. » Voilà la motivation ultime de tout témoignage chrétien.
 
« Pour être d’authentiques évangélisateurs, il convient aussi de développer le goût spirituel d’être proche de la vie des gens, jusqu’à découvrir que c’est une source de joie supérieure. » (EG 268) Jésus est notre modèle, lui qui s’est fait proche de tous! Nous ne devons pas être « des chrétiens qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur. » (EG 270)
 
« Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde. Je dois reconnaître que je suis comme marqué au feu par cette mission afin d’éclairer, de bénir, de vivifier, de soulager, de guérir, de libérer. » (EG 273)
 
« L’Évangile nous raconte que les premiers disciples allèrent prêcher, “le Seigneur agissant avec eux et confirmant la Parole” (Mc  16, 20). Cela s’accomplit aussi de nos jours. Il nous invite à le connaître, à vivre avec lui. Le Christ ressuscité et glorieux est la source profonde de notre espérance, et son aide ne nous manquera pas dans l’accomplissement de la mission qu’il nous confie. » (EG 275) Je suis un instrument du dynamisme de Jésus ressuscité continuant dans le monde sa mission de révéler l’amour du Père pour tout être humain.
 
Voilà un résumé bien pauvre, en somme bien frustrant, de ce grand texte de notre pape! Il faut le prendre dans nos mains, l’ouvrir, le méditer au complet. Bonne lecture.
 
(18e texte d’une série sur La joie de l’Évangile)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau