samedi 7 janvier 2017

Une spiritualité écologique

« La grande richesse de la spiritualité chrétienne, générée par vingt siècles d’expériences personnelles et communautaires, offre une belle contribution à la tentative de renouveler l’humanité. Je veux proposer aux chrétiens quelques lignes d’une spiritualité écologique qui trouvent leur origine dans des convictions de notre foi, car ce que nous enseigne l’Évangile a des conséquences sur notre façon de penser, de sentir et de vivre. Il ne s’agit pas de parler tant d’idées, mais surtout de motivations qui naissent de la spiritualité pour alimenter la passion de la préservation du monde. Il ne sera pas possible, en effet, de s’engager dans de grandes choses seulement avec des doctrines, sans une mystique qui nous anime, sans les mobiles intérieurs qui poussent, motivent, encouragent et donnent sens à l’action personnelle et communautaire ». (EG 261) « Nous devons reconnaître que, nous les chrétiens, nous n’avons pas toujours recueilli et développé les richesses que Dieu a données à l’Église, où la spiritualité n’est déconnectée ni de notre propre corps, ni de la nature, ni des réalités de ce monde; la spiritualité se vit plutôt avec celles-ci et en elles, en communion avec tout ce qui nous entoure. » (LS 216)
 
Il faut lire et relire ce texte du pape François! Ses affirmations nous injectent un nouveau souffle de joie et de fierté : notre héritage chrétien est un trésor!
 
Le pape parle d’une « mystique » chrétienne apte à nous insuffler des pensées, des décisions, du courage pour nous engager résolument en faveur d’une écologie naturelle et humaine. En somme, la rencontre personnelle avec Jésus, avec l’Évangile, avec les prophètes de l’Ancien Testament nous donne de puissantes motivations pour une action décisive, en vue du bien commun de l’humanité et de la survie de notre planète et des espèces vivantes qui y habitent.
 
« La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. » Certains chrétiens, engagés et qui prient, ont l’habitude de se moquer des préoccupations pour l’environnement. D’autres sont passifs, ils ne se décident pas à changer leurs habitudes et ils deviennent incohérents. « Ils ont donc besoin d’une conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure. Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne. » (LS 217)
 
Humilité, sobriété, tendresse envers toutes les créatures vivantes, sérénité et paix du cœur dans nos relations avec les êtres vivants et les humains, style de vie qui favorise la cohabitation et la communion : voilà quelques attitudes à développer. Ces paragraphes sont à lire et à méditer pour les appliquer chacun dans sa vie personnelle et dans notre vie en communauté.
 
Oui, la relation personnelle avec Jésus le ressuscité est source d’une vitalité nouvelle dans nos engagements envers notre humanité et notre planète.
 
(20e texte d’une série sur La joie de l’Évangile)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau