vendredi 1 mars 2019

Une personne sainte réagit avec une humble douceur

Heureux les doux, car ils possèderont la terre. »  (Matthieu 5, 5)
 
« C’est une expression forte, dans ce monde qui depuis le commencement est un lieu d’inimitié, où l’on se dispute partout, où, de tous côtés, il y a de la haine, où constamment nous classons les autres en fonction de leurs idées, de leurs mœurs, voire de leur manière de parler ou de s’habiller. » (Pape François) (par. 71) Notre monde prône un style de violence, de vanité et d’orgueil. Au contraire, Jésus interpelle : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes. » (Matthieu 11, 29)
 
Ces paroles divines ne sont pas qu’une très haute leçon de vie morale. Elles dessinent l’autoportrait de Jésus. Ce sont « la personne et la vie du Christ qui font que ces béatitudes et tout le discours sur la montagne sont quelque chose de plus qu'une splendide utopie éthique; elles en font une réalisation historique dans laquelle chacun peut puiser sa force pour atteindre cette communion mystique qui le liera à la personne du Sauveur. Il ne s'agit pas uniquement de devoirs, mais de grâce. » (Cantalamessa)
 
Jésus, par toute sa vie et par sa mort, nous révèle un style de vie, celle des enfants de Dieu. Il est caractérisé par la douceur. Ce mot (douceur)  contient beaucoup de richesses. Pour les scruter, il faut d’une part faire le rapprochement entre les mots douceur et humilité; et d’autre part mettre en avant les dispositions intérieures d'où jaillira ce style de vie dans nos relations avec le prochain : affabilité, gentillesse. « Il s’agit de ces mêmes traits que l'Apôtre met en lumière lorsqu'il parle de charité : “La charité est longanime ; la charité est serviable; elle n'est pas envieuse; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas...” (1 Corinthiens 13, 4-5). » (Cantalamessa)
 
Paul mentionne ailleurs la douceur parmi les fruits de l’Esprit Saint (cf. Galates 5,23). Pierre pour sa part nous rappelle qu’il importe bien sûr de défendre sa foi et ses convictions, mais il faut le faire « avec douceur. » (1 Pierre 3, 16)
 
« La douceur est une autre expression de la pauvreté intérieure de celui qui place sa confiance seulement en Dieu. […] Les doux, indépendamment des circonstances, espèrent dans le Seigneur. » (Pape François, par. 74)
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(21e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

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