samedi 6 juillet 2019

Une personne sainte est patiente

Nous vivons dans un monde où abondent les occasions de stress, de violence physique ou verbale. Comment une personne qui veut suivre Jésus peut-elle y vivre avec la paix dans le cœur?
 
Le pape François (par. 112-114) nous aide à examiner cette question, pour le plus grand profit de relations pacifiées avec notre milieu social et ecclésial. Cette situation appelle de la patience, de l’endurance, de la douceur.
 
L’attitude essentielle exigée dans ces situations est de demeurer dans la main de Dieu. Jésus nous révèle que Dieu le Père nous aime et nous soutient; et il nous demande de lui faire totalement confiance. « Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi? Ne vous faites donc pas tant de souci. […] Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même; à chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu 6, 30-34)
 
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? », atteste s. Paul (Romains 8, 31). Rester centré sur Dieu qui nous aime donne une force intérieure qui rend capable « d’endurer, de supporter les contrariétés, les vicissitudes de la vie, et aussi les agressions de la part des autres, leurs infidélités et leurs défauts. […] Voilà la source de la paix qui s’exprime dans les attitudes d’un saint. Grâce à cette force intérieure, le témoignage de sainteté, dans notre monde pressé, changeant et agressif, est fait de patience et de constance dans le bien. »
 
S’appuyer sur Dieu rend apte à vivre des relations pacifiques et fidèles envers les humains. Qui tient fermement à Dieu n’abandonne pas dans les moments difficiles : il ne se laisse pas mener par l’anxiété et reste aux côtés des autres qui souffrent.
 
Saint Paul demande aux chrétiens de ne « rendre à personne le mal pour le mal » (Romains 12,17). Il ne faut pas se faire justice à soi-même, ni se laisser vaincre par le mal, mais à être vainqueur « du mal par le bien ». Cette attitude n’est pas un signe de faiblesse, mais une participation à la force de Dieu qui est « lent à la colère ». La Parole de Dieu nous met en garde : « Aigreur, emportement, colère, clameurs, outrages, tout cela doit être extirpé de chez vous, avec la malice sous toutes ses formes » (Éphésiens 4, 31-32).
 
La marche qui est sanctifiante est une lutte face à nos penchants agressifs ou égocentriques. Pour garder la paix du cœur quand des circonstances nous accablent, il faut recourir à la prière de supplication par laquelle nous demeurons bien reliés aux mains de Dieu, force de sécurité et source de la paix : « N’entretenez aucun souci; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrées d’action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu. Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées » (Philippiens 4, 6-7).
 
La confiance en Dieu qui nous aime et nous soutient pacifie nos attitudes et nos relations.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(34e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

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