lundi 7 juillet 2014

Non à la guerre entre nous

Le pape François, dans La joie de l’Évangile (par. 98ss), scrute les racines de nos divisions.  Envie, jalousies, mondanité spirituelle, esprit de controverse, recherche de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique : voilà quelques causes de nombreuses guerres entre nous chrétiens, disciples de Jésus!
 
Et il en appelle à «un témoignage de communion fraternelle qui devienne attrayant et lumineux. » Il formule une demande pressante« Que tous puissent admirer comment vous prenez soin les uns des autres, comment vous vous encouragez mutuellement et comment vous vous accompagnez. » Et il rappelle le commandement de Jésus : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn13,35). Puis avec réalisme il ajoute : « Attention à la tentation de l’envie! Nous sommes sur la même barque et nous allons vers le même port!»
 
Dans une confidence émouvante, il ajoute : « Cela me fait très mal de voir comment, dans certaines communautés chrétiennes, et même entre personnes consacrées, on donne de la place à diverses formes de haine, de division, de calomnie, de diffamation, de vengeance, de jalousie, de désir d’imposer ses propres idées à n’importe quel prix, jusqu’à des persécutions qui ressemblent à une implacable chasse aux sorcières. »
« Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel! »
 
Puis il énumère quelques défis ecclésiaux : l’identité et la mission du laïc, la place de la femme, les jeunes, les vocations à la vie sacerdotale et à la vie consacrée. Et il termine ces paragraphes par cet appel à continuer l’analyse de la situation. « J’invite les communautés à compléter et à enrichir ces perspectives à partir de la conscience des défis qui leur sont propres et de ceux qui leur sont proches. Lorsqu’elles le feront, j’espère qu’elles tiendront compte que, chaque fois que nous cherchons à lire les signes des temps dans la réalité actuelle, il est opportun d’écouter les jeunes et les personnes âgées. Les deux sont l’espérance des peuples. » (par. 108)
 
Puis vient cette interpellation : «Ne nous laissons pas voler la force missionnaire ! »
 
Chicanes, envies, jalousies, j’en connais ? Ça me concerne et me préoccupe ?
 
Et quels sont les autres défis de notre Église ici ?
(29e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau