Ces deux dons de la terre sont souvent figurés sur les
portes de nos tabernacles.
Gerbe de blé
Le Dieu invisible qui s’est rendu
visible à nos yeux sur la croix a révélé le sens de cette mort : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt
pas, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa
vie la perd; et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle. Si
quelqu'un me sert, qu'il me suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. » (Jean 12, 24-26)
Le tabernacle rend visible au
croyant le Dieu caché, tombé en terre et mis au tombeau, mais qui renaît en de
multiples épis et communautés à travers le monde.
Grappe de raisin
Jésus, le Fils éternellement caché
dans le sein du Père, mais rendu visible dans notre histoire, a dit :
« Je suis la vigne; vous, les sarments. Celui qui demeure
en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous
ne pouvez rien faire. […] C'est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup
de fruit et deveniez mes disciples. Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous
ai aimés. Demeurez en mon amour. » (Jean 15, 5ss)
Le tabernacle rend visible au
croyant le Fils bien-aimé planté dans l’humus de notre histoire par Dieu le
Père pour faire de nous des communautés (grappes) en Église où fleurit et se
répand l’amour indicible de Dieu pour les humains.
Parfois, d’autres signes entourent
le tabernacle, surtout lors de certaines fêtes, afin de stimuler les croyants
qui cherchent à voir « l’Invisible
dans la matière ». Ce peut être un bouquet de fleurs finement arrangé,
un ensemble de cierges brûlants, certaines draperies aux couleurs ajustées
selon la fête. Chaque symbole dit à sa façon quelque chose du mystère qui
s’offre là à notre cœur.
(9e texte d’une série sur les tabernacles)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau