Nous
marchons tous, à petits pas ou à grande vitesse selon chacun, vers un mur inévitable :
la mort! Sans doute à cause d’habitudes mentales ou bien par légèreté, nous ne
pesons pas la gravité, le sérieux de cet obstacle devant nous. Comment se
fait-il qu’on ne se demande pas plus sérieusement : y a-t-il quelque chose
ou rien derrière ce mur?
Comment
savoir? « Est-ce que les morts sont morts? » Ou encore : « Où
serais-je quand je ne serai plus? » Je pense aux affirmations de Miguel de Unamuno voulant que je ne puisse être certain ni que mon
anéantissement sera définitif et irrévocable, ni que je me prolongerai dans
telles ou telles conditions! Dans quelque recoin de notre cœur, il reste
toujours « une ombre, une ombre vague, l’ombre d’une ombre
d’incertitude ». Il y a une mouche qui bourdonne à l’oreille de notre
cœur : « Non, rien! » Puis elle se reprend : « Mais il
doit bien y avoir quelque chose! »
Vivre
toujours, même devenir des dieux : voilà la soif insatiable de notre être!
Un homme, fils de Dieu, qui a vécu dans notre chair et notre histoire, nous a
parlé de cette soif : Jésus. « Moi,
je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt,
vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? » (Évangile de Jean 11, 25-26) Il
est passé par la mort affreuse sur la croix, le rejet, le mépris. Mais il a
vaincu la mort, est ressuscité et continue à montrer aux yeux de notre cœur ses
plaies victorieuses et glorieuses.
Je
ne le sais pas, je crois à la vie éternelle par-delà le mur de la mort. Je
crois pour un jour savoir par expérience les nouveautés
de cette vie éternelle déjà en germe en moi par le baptême.
Joyeuse fête de Pâques!
Évêque émérite de Gatineau