« Dieu
a créé le monde pour tous », affirme le pape François. Toute réflexion
écologique doit par conséquent incorporer une perspective sociale, et en
particulier les droits fondamentaux des plus défavorisés. « Le principe de
subordination de la propriété privée à la destination universelle des biens et,
par conséquent, le droit universel à leur usage, est une “règle d’or” du
comportement social. »
La
tradition chrétienne a très souvent souligné cette fonction sociale de toute
forme de propriété privée. « L’Église défend, certes, le droit à la
propriété privée, mais elle enseigne avec non moins de clarté que sur toute
propriété pèse toujours une hypothèque sociale, pour que les biens servent à la
destination générale que Dieu leur a donnée ». (Jean-Paul II) De
telles prises de position remettent « sérieusement en cause les habitudes injustes d’une partie de l’humanité. »
« L’environnement
est un bien collectif, patrimoine de toute l’humanité, sous la
responsabilité de tous. Celui qui s’approprie quelque chose, c’est seulement
pour l’administrer pour le bien de tous. Si nous ne le faisons pas, nous
chargeons notre conscience du poids de nier l’existence des autres. » Et
le pape cite les Évêques de Nouvelle Zélande qui se sont demandé ce que le
commandement « tu ne tueras pas » signifie quand « vingt pour
cent de la population mondiale consomment les ressources de telle manière
qu’ils volent aux nations pauvres, et aux futures générations, ce dont elles
ont besoin pour survivre ».
Une
telle interrogation est valable pour toutes les personnes et sociétés de l’hémisphère
Nord, dont nous!
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau