mercredi 10 février 2016

Le carême comme expérience de la miséricorde de Dieu

Le pape François présente ce carême 2016 comme un temps particulier pour expérimenter dans nos propres vies et pour rayonner autour de nous la miséricorde de Dieu.
 
Que signifie le mot « miséricorde » dans la Bible? « Dans la tradition prophétique – et déjà au niveau étymologique – la miséricorde est étroitement liée aux entrailles maternelles (rahamim) et à une bonté généreuse, fidèle  et compatissante (hesed) qui s’exerce dans les relations conjugales et parentales. »
 
Tout au long de l’histoire sainte, qui est une histoire d’alliance, Dieu « se montre toujours riche en miséricorde, prêt à reverser sur lui en toutes circonstances une tendresse et une compassion viscérales, particulièrement dans les moments les plus dramatiques, lorsque l’infidélité brise le lien du pacte. » On y est en  face d’un drame d’amour où Dieu joue le rôle du père et du mari trompé, et Israël celui du fils ou de la fille, et de l’épouse infidèles. »
 
« Ce drame d’amour atteint son point culminant dans le Fils qui s’est fait homme. Dieu répand en lui sa miséricorde sans limites. » Jésus de Nazareth « est l’Époux qui met tout en œuvre pour conquérir l’amour de son Épouse. Il lui est lié par son amour inconditionnel qui se manifeste dans les noces éternelles avec elle. » La miséricorde « illustre le comportement de Dieu envers le pécheur, lui offrant une nouvelle possibilité de se repentir, de se convertir et de croire. » En Jésus Crucifié, Dieu veut rejoindre l’homme pécheur jusque dans son éloignement le plus extrême, précisément là où il s’est égaré et éloigné de Lui.
 
Transformés par la miséricorde de Dieu, nous devons être à notre tour miséricordieux. La tradition ecclésiale nous en a tracé le chemin en parlant des 14 œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. C’est « une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Évangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. »
 
« Si à travers les œuvres corporelles nous touchons la chair du Christ dans nos frères et nos sœurs qui ont besoin d’être nourris, vêtus, hébergés, visités, les œuvres spirituelles, quant à elles, - conseiller, enseigner, pardonner, avertir, prier - touchent plus directement notre condition de pécheurs. C’est pourquoi les œuvres corporelles et les œuvres spirituelles ne doivent jamais être séparées. »
 
Que sera mon carême cette année?
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau