Le pape François présente ce carême 2016 comme un temps particulier pour expérimenter dans nos propres vies et pour
rayonner autour de nous la miséricorde de Dieu.
Que signifie le mot « miséricorde » dans
la Bible? « Dans la tradition prophétique – et déjà au niveau étymologique
– la miséricorde est étroitement liée aux entrailles maternelles (rahamim)
et à une bonté généreuse, fidèle et
compatissante (hesed) qui s’exerce dans les relations conjugales et
parentales. »
Tout au long de l’histoire sainte, qui est une
histoire d’alliance, Dieu « se montre toujours riche en miséricorde,
prêt à reverser sur lui en toutes circonstances une tendresse et une compassion
viscérales, particulièrement dans les moments les plus dramatiques, lorsque
l’infidélité brise le lien du pacte. » On y est en face d’un drame d’amour où Dieu joue le rôle
du père et du mari trompé, et Israël celui du fils ou de la fille, et de
l’épouse infidèles. »
« Ce drame d’amour atteint son point culminant
dans le Fils qui s’est fait homme. Dieu répand en lui sa miséricorde sans
limites. » Jésus de Nazareth « est l’Époux qui met tout en œuvre pour
conquérir l’amour de son Épouse. Il lui est lié par son amour inconditionnel
qui se manifeste dans les noces éternelles avec elle. » La miséricorde « illustre
le comportement de Dieu envers le pécheur, lui offrant une nouvelle possibilité
de se repentir, de se convertir et de croire. » En Jésus Crucifié, Dieu
veut rejoindre l’homme pécheur jusque dans son éloignement le plus extrême,
précisément là où il s’est égaré et éloigné de Lui.
Transformés par la miséricorde de Dieu, nous devons
être à notre tour miséricordieux. La tradition ecclésiale nous en a tracé le
chemin en parlant des 14 œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles.
C’est « une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au
drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Évangile,
où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. »
« Si à travers les œuvres corporelles nous
touchons la chair du Christ dans nos frères et nos sœurs
qui ont besoin d’être nourris, vêtus, hébergés, visités, les œuvres
spirituelles, quant à elles, - conseiller, enseigner, pardonner, avertir, prier
- touchent plus directement notre condition de pécheurs. C’est pourquoi les
œuvres corporelles et les œuvres spirituelles ne doivent jamais être séparées. »
Que sera mon carême cette année?
Évêque émérite de Gatineau