Cette année, le début du printemps coïncide avec le dimanche des Rameaux
et le récit de la Passion de Jésus. La symbolique entre les deux temps est très forte.
Au printemps, nous passons du temps froid au temps chaud, de la saison où la
nature dort au matin où l’eau se fait un chemin sous la neige, de la saison
« morte » à la vie qui renaît. Même si nous sommes habitués au passage d’une saison à
l’autre, nous sommes toujours émerveillés de ces transformations. Oui, l’humain est
profondément fait pour la vie.
Le récit de la Passion de Jésus nous présente également des passages où
Jésus et ses disciples passent par des temps de doute, de remise en question,
de trahison, de détresse, de déception et de mort. Les disciples doutent de la
promesse d’un monde nouveau annoncée par Jésus. Ils semblent ne pas saisir la
mort imminente de Jésus et que c’est par cette mort que peut renaître la vie.
La vie publique de Jésus qui inspirait un printemps nouveau fait place à
une période où son entourage ne voit pas l’espérance promise. Certains commencent à
douter et même à abandonner leur mission en contribuant à livrer Jésus, à le
renier. Ils ne voient pas la vie qui se cache sous la noirceur de la mise à
mort de Jésus. Leur cœur est lent à voir que le don de la vie de
Jésus est porteur d’un monde nouveau, d’un printemps nouveau.
Nous avons certainement déjà vécu de ces temps de doute, de désespoir,
de remise en question, de trahison même. Le récit de la Passion de Jésus
vient nous redire qu’il faut lui faire confiance et lui remettre entre ses
mains nos doutes et nos désespoirs pour qu’il nous apporte la paix, la joie et
surtout l’espérance. La miséricorde de Dieu est là pour nous accueillir, nous
faire passer de nos petites « morts » à la vie nouvelle. Son amour est
toujours là, un peu comme les racines sous la neige qui se préparent à refaire
surface. Laissons l’eau vive de Jésus irriguer les hivers de notre cœur pour que
nous puissions toujours renaître à la vie. Nous pourrons ainsi être à notre
tour des signes de printemps pour notre monde.
Gatineau